Le 14 décembre, l’Angleterre a annoncé qu’une version mutée du coronavirus a été découverte sur son territoire. Que sait-on de cette nouvelle souche qui semble plus contagieuse ?
Il s’agit d’une nouvelle variante du SARS-CoV-2. Elle renferme un nombre de mutations plus important que la plupart des autres variantes. Et c’est pour cela qu’elle est prise « particulièrement au sérieux », selon des spécialistes.
Baptisé VUI-202012/01 (pour Variant Under Investigation, année 2020, mois 12, variant 01), ce nouveau variant renferme en particulier trois changements dans la séquence génétique codant la protéine spike (spicule) grâce à laquelle il s’arrime aux cellules qu’il infecte.
Est-elle plus contagieuse et plus dangereuse ?
Concernant la contagiosité, notamment en Angleterre, des responsables britanniques ont déclaré que le nouveau variant était jusqu’à 70 % plus transmissible.
Néanmoins, le directeur de l’Institut de génétique de l’University College de Londres le Pr François Balloux a déclaré : « On n’a aucune preuve absolue que ce nouveau variant est associé à une plus grande transmission. La seule chose que l’on sait, c’est que sa fréquence a augmenté ».
Pour le « British Journal of Medicine », « les changements observés dans la protéine des spike (les piques couronnant le virus) pourraient en théorie induire que le virus devienne plus infectieux et se transmette donc plus facilement ».
« Les mutations rendant les virus plus transmissibles ne les rendent pas nécessairement plus dangereux », précise la même source. Pour le moment, il n’y a donc aucune preuve que cette souche provoque une maladie plus grave.
Qu’en est-il de l’efficacité des vaccins face à cette nouvelle variante ?
Actuellement, tous les scientifiques estiment que réponse vaccinale devrait être adéquate pour ce variant du virus, mais la vigilance reste de mise selon eux.
Selon la même revue médicale, malgré que « la nouvelle variante du virus présente des mutations de la protéine des spike, ciblée par les 3 principaux vaccins », mais « les vaccins produisent des anticorps ciblant plusieurs régions de la protéine en question. Il est donc improbable que ces mutations les rendent moins efficaces ».
Toujours dans le même sens, le « British Journal of Medicine » ajoute que, comme la grippe saisonnière, le coronavirus sera amené à muter et le vaccin devra en conséquence être modifié. Avant de préciser encore que, heureusement, « le Sars-CoV-2 ne semble pas muter aussi vite que le virus de la grippe »,
Celle qui a pu repérer la variante, Sharon Peacock directrice du « consortium Covid-19 Genomics UK », a déclaré que : « si un cas d’inefficacité du vaccin ou de réinfection après vaccination est constaté, celui-ci devra être séquencé génétiquement en priorité ». Et ce afin d’adapter le vaccin au plus vite si nécessaire.