Quelque 2301 détenus dont 49 femmes, ont entamé dimanche les épreuves du baccalauréat dans 32 centres répartis à travers tout le territoire national, a-t-on appris auprès de la Direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion. Le taux de réussite au baccalauréat devrait augmenter par rapport aux années précédentes, compte tenu de l’amélioration des conditions de préparation à cet examen, a déclaré le directeur de l’administration pénitentiaire, M. Mokhtar Felioune.
Les candidats détenus, qui ont bénéficié d’un appui par rapport aux années prétendantes, ont suivi des cours de soutien dispensés par des enseignants détachés du ministère de l’Education et autres bénévoles dont des enseignants à la retraite, a-t-il indiqué. L’administration pénitentiaire a organisé des séances de relaxation au profit des candidats sur proposition de l’Organisation nationale des associationjs pour la sauvegarde de la jeunesse, a ajouté M. Felioune.
Cette année, les livres étaient disponibles en nombre suffisant dans toutes les spécialités, ce qui a permis au candidats de bien se préparer, a précisé le responsable. 2121 candidats passent les examens dans la filière des lettres et de la philosophie, 105 en sciences expérimentales, 51 en gestion, 13 en langues, 9 candidats en mathématiques et deux (02) seulement en techniques mathématiques, a indiqué M. Felioune. La majorité des candidats optent pour les filières littéraires qui requièrent un encadrement moins important que celui des filières mathématiques et scientifiques, a-t-il dit.
Les établissements pénitentiaires s’acquittent des droits d’inscription, estimés à 3000 Da pour chaque détenu qui passe son baccalauréat pour la première fois et 5000 Da pour chaque détenu qui repasse son baccalauréat, à partir du budget de la formation et de l’enseignement « qui augmente d’année en année », a indiqué M. Felioune. Le responsable avait donné le coup d’envoi officiel des épreuves du baccalauréat (session juin 2012) à l’Etablissement de rééducation et de réhabilitation d’El-Harrach où 93 candidats passent les épreuves du baccalauréat sur les 114 inscrits dont 12 ont été libérés et passent actuellement leur baccalauréat dans d’autres institutions.
Les détenus lauréats du baccalauréat ou du Brevet de l’enseignement moyen (BEM) bénéficieront de plusieurs avantages dont la grâce présidentielle conditionnelle, qui pourrait être intégrale ou partielle, ou d’une réduction de la peine. Certains peuvent bénéficier de la semi-liberté ou de la liberté conditionnelle, conformément à la loi sur l’organisation des prisons et la réinsertion sociale des détenus promulguée en 2005.
Par ailleurs, M. Felioune a affirmé que les diplômes obtenus par les détenus ne différent pas de ceux obtenus à l’extérieur des prisons et ne mentionnent pas que le lauréat était détenu en prison. Ces diplômes seront signés par le directeur du CEM ou du lycée le plus proche de l’établissement pénitentiaire, à l’instar des diplômes de la formation professionnelle qui sont signés par le directeur du centre le plus proche aussi. L’Algérie compte 132 prisons qui accueillent près de 57.000 détenus, sachant que la capacité de près d’une cinquantaine de prisons ne dépasse pas les 70 détenus.