La population d’In Salah a envahi, hier dans la matinée, le siège de la daïra pour l’occuper. Le décès du jeune Mohamed El Noui a été confirmé et la RN1 a été à nouveau coupée à la circulation.
La situation ne cesse de dégénérer à In Salah, à 700 km au nord de la wilaya de Tamanrasset. La ville étant en grève générale, plus de 4 000 personnes manifestaient hier dans la rue, et ce, avant d’occuper les locaux du siège de la daïra, affirment des sources locales.
«Il a fallu l’intervention des sages et notables de la ville pour que les protestataires renoncent à incendier la bâtisse», affirment-elles. La route nationale N°1 qui a été rouverte à la circulation après l’intervention, samedi, de cinq unités de la Gendarmerie nationale en provenance de Tamanrasset et Ghardaïa, a été à nouveau coupée.
Pour rappel, cette intervention a été suivie d’affrontements entre forces de l’ordre et les 350 protestataires qui occupaient les lieux. Plus tard, dans la soirée, la dépouille du jeune protestataire Mohamed El Noui, âgé de 21 ans, a été découverte abandonnée non loin des lieux de l’affrontement.
«Il a été touché, avant de prendre la fuite avec le reste des protestataires, mais apparemment, il n’a pas survécu au choc», supposent nos sources. La dépouille du défunt est toujours chez sa famille. Elle n’a pas encore été transférée à l’hôpital pour les besoins de l’autopsie, où nos sources confirment une forte présence de la gendarmerie.
La protestation touche une autre localité
Par ailleurs, il est à signaler que l’armée assure la protection du puits de gaz de schiste à Tidikelt. Une unité de la Gendarmerie nationale sécurise l’aéroport civil d’In Salah. De nouvelles unités de la gendarmerie en provenance de Ouargla sont déployées à la périphérie de la ville.
La population de la daïra de Ingher, à 65 km d’In Salah, a chassé dans la même journée leur wali-délégué de son bureau. Environ 3 000 protestataires ont marché dans la ville. La daïra d’Ingher dispose d’une compagnie territoriale d’environ 150 gendarmes pour une population de 11 000 habitants. Les services de sécurité ont dû laisser faire.
Les protestataires ne comptent pas rentrer chez eux avant la venue du Premier ministre Abdelmalek Sellal qu’ils exigent. Enfin, il est à signaler l’arrestation de trois personnes accusées de susciter la haine locale, toucher à la sécurité du pays, et encourager l’anarchie sur les réseaux sociaux, selon toujours des sources locales.
Mehdi Mehenni