Congrès national du Mouvement populaire algérien : Benyounès dénonce la lenteur des réformes économiques et «l’incompétence» de certains responsables.

Congrès national du Mouvement populaire algérien : Benyounès dénonce la lenteur des réformes économiques et «l’incompétence» de certains responsables.

Les travaux du premier congrès national du Mouvement populaire algérien (MPA) ont débuté, hier, à Alger où le secrétaire général du parti, Amara Benyounès, n’a pas hésité à qualifier certains «responsables d’incompétents» qui sont à l’origine du blocage économique du pays.

Les congressistes ont dès le début des travaux plébiscité à main levée et à l’unanimité Amara Benyounès à la tête du parti pour un nouveau mandat. Le plébiscite a eu lieu en présence de plusieurs personnalités politiques, dont les secrétaires généraux du FLN et du RND, ainsi que d’autres formations politiques. Lors de son intervention, le patron du MPA, Amara Benyounès, a abordé plusieurs volets notamment politico-économiques où il s’est montré très virulent envers certains responsables.

En effet, Benyounes a eu des propos durs à l’adresse de certains cadres de l’Exécutif n’hésitant pas à les fustiger. Il a qualifié ces responsables, sans les nommer, « d’incompétents », accusant leur lenteur dans la mise en place de réformes économiques pour faire face à la gestion de la crise économique qui frappe le pays, soulignant que « ces derniers ont fait dans la manipulation et veulent conduire l’Algérie vers le chaos». L’ancien ministre veut aller très vite dans les réformes.

Il juge d’ailleurs assez long le rythme actuel dans la conduite de ces réformes, tout en réaffirmant son soutien au gouvernement actuel. «Aujourd’hui, ces réformes sont incontournables, il y va de notre souveraineté. Il faut réformer le secteur bancaire et le foncier industriel», souligne Amara Benyounes qui a appelé à la mise en place d’une économie de marché et à préparer avec «ardeur » l’environnement politique et économique, tout en plaidant pour des «débats constructifs». «Nous refusons les discours creux. Il faut des débats politiques et nous devons apporter des solutions aux problèmes que vit le pays sur tous les plans.

Il faut sortir avec un programme clair qui s’appuie sur des recommandations pertinentes», a-t-il estimé.

Abordant le secteur de l’éducation nationale, Amara Benyounes y a porté un regard très critique. Il dira que certains partis politiques « jouent la carte de l’avenir des enfants et exploitent la fibre émotionnelle des parents. Or, le véritable intérêt derrière tout ce manège est d’ordre politique et idéologique personnel». Pour lui, la recette miracle à proposer pour sauver l’école algérienne de la crise et du profond malaise est d’être ouverte sur le monde et qui surtout remplit sa première vocation : former une génération capable de relever les grands défis du savoir dont manque affreusement, aujourd’hui, l’Algérie, soulignant que cette «école doit être moderne et former des citoyens, des esprits libres et non des militants». A cet effet, il a adressé un message à l’opposition à laquelle il reproche d’avoir des visées et des intérêts souvent personnels sous prétexte de changement démocratique. «Ceux qui aspirent à occuper les postes de président de la République ou bien de responsables locaux n’ont qu’à attendre les élections de 2017 et 2019», a-t-il lancé.