Les employés de la présidence ont observé, hier et avant-hier, un mouvement de protestation à l’intérieur du palais d’El-Mouradia.
Reconduit par un geste si symbolique — aucun parmi les employés des corps communs de la présidence n’a mis de cravate alors obligatoire suivant le style vestimentaire exigé pour ces derniers —, ce mouvement de protestation du petit personnel» comme les appellent avec dédain les hauts fonctionnnaires du Palais d’El-Mouradia, a entamé hier son deuxième jour.
Les employés de bureaux et autres agents d’entretien et factotums de la présidence de la République ont, en effet, observé un sit-in avant-hier à l’intérieur même du palais d’El-Mouradia (ex-Golf). Summum du mépris et illustration parfaite de l’autisme de l’Etat vis-à-vis de ses administrés : leur manifestation n’a pas trouvé un écho du côté du bureau d’Abdelaziz Bouteflika.
Et, ils ont fait de même hier en se rassemblant encore une fois, plutôt à portée de l’œil du président. Leurs revendications se résument en tout cas en l’«amélioration des conditions socioprofessionnelles», simplement par une «augmentation salariale » et aussi, une «part dans les programmes de logement». En se taisant dans leurs costards, les employés de la présidence donnaient l’impression que la proximité avec le centre même de décision leur garantit un statut qui les prémunirait du besoin.
Or, ce sont les chauffeurs, ayant manifesté la semaine dernière à Dar-El-Beida où ils se sont également rassemblés au sein du parc de voitures de la présidence, qui ont donné le la à un mouvement qui fut vite relayé par d’autres corps de métiers de la plus haute institution dans la hiérarchie administrative. Un fait relevant jusqu’ici de l’inédit. Bouteflika serait-il sensible à la détresse de cette catégorie, la plus proche de lui parmi le «petit peuple» ?