Les séismes se multiplient ses derniers jours dans le nord du pays. Au moins cinq wilayas ont connu des secousses telluriques ces dix derniers jours, créant un sentiment de peur et d’inquiétude parmi la population.
La dernière en date est survenue dans la matinée d’hier à 11h 22 mn, dans la wilaya d’Alger. En fait la capitale a connu une secousse tellurique d’une magnitude de 3,6 degrés sur l’échelle ouverte de Richter. L’épicentre de la secousse a été localisé à 30 km au nord ouest de Aïn Taya, en mer.
Aucun dégât matériel ou humain n’a été enregistré, mais la fréquence des séismes fait craindre le pire à la population. Cela d’autant que la terre bouge sans discontinuer, au centre, à l’est et à l’ouest du pays. En fait, après la secousse de 3,4 degré enregistrée à Batna, d’autres encore ont été ressenties à Chlef, 3,8 degré, Mascara, 3,7 degré et Mostaganem 4,4 degré.
L’on se rappelle aussi l’intense activité sismique qu’a connue la région de Hammam Melouane dans la wilaya de Blida, où les habitants continuent de vivre au rythme des secousses. Dans cette wilaya, sise pas loin de la première ville du pays, les habitants sont sur leur garde et guette le moindre mouvement de la terre depuis le séisme du 17 juillet 2013.
L’on apprend que les secousses telluriques répétées ont causé différents dommages aux édifices publics et aux habitations, à l’instar du siège de la commune, qui a subi de nombreuses fissurations. Les habitants espèrent la venue d’experts et de géologues dans leur région, en vue de les «rassurer sur leur situation», indique des sources médiatiques.
Ces appréhensions ne concernent pas que les habitants de cette région, d’autant que les «souvenirs» du séisme dévastateur de Boumerdès restent toujours vivaces dans la mémoire des Algériens. Mais entre les exagérations de uns et les explications des autres, l’état des lieux fait que la peur est amplement justifiée et ce, en raison notamment de l’état de milliers de constructions menaçant l’effondrement. Dans les grandes villes, des citoyens continuent d’occuper des habitations, parfois classée rouge par les services du CTC et leur relogement tarde à être effectué.
A cela s’ajoute l’absence de culture et de réflexe face aux séismes. Une faille à l’origine de décès et de blessures parmi les habitants qui ne savaient pas quoi faire pour se protéger. D’ailleurs, dans la wilaya de Batna, les mesures préventives arrêtées à la suite des secousses telluriques enregistrées dans la région de Merouana sont toujours maintenues, selon le wali. Les trois postes avancés mis en place par la Protection civile dans les quartiers Chidi, Berahbet et Talkhamt, dans la commune de Merouana, seront maintenus en alerte en même temps que se poursuivront les opérations d’évaluation des dommages dans les constructions touchées, a souligné le chef de l’exécutif local.
Des «instructions fermes» ont été données par M. Mazouz, qui présidait une rencontre de coordination consacrée à l’examen des rapports élaborés par la Protection civile et la direction de l’Action sociale, à l’effet d’entamer dans l’immédiat les travaux de réfection et de consolidation, notamment dans les établissements scolaires affectés.
Tout en appelant la population à «ne pas céder à la panique créée par la rumeur», le wali a assuré qu’une équipe de spécialistes dans la gestion des catastrophes naturelles de l’université de Batna effectuera des visites de terrain, en coordination avec les élus et les autorités locales. Cela est-il suffisant pour rassurer la population ? Tout donne à croire qu’un grand travail reste à faire pour préparer les Algériens à vivre avec un phénomène qu’on ne peut ni prévoir ni éliminer.
M. S.