La maison « Algérie » menace effondrement !

La maison « Algérie » menace effondrement !

Les pluies et la neige qui se sont abattues ces dernières semaines sur les régions Centre et Est du pays ont mis à nu l’anarchie qui règne dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme en Algérie.

Glissement de terrain à Bouzaréah ( Alger) ce samedi

Les ouvrages et les routes construits à coup de milliards résistent mal aux intempéries. Ces défauts sont la conséquence d’études bâclées, réalisées à la hâte et d’une corruption à grande échelle. L’Algérie n’investit pas suffisamment dans les études et lance souvent de grands projets, avec des plans de réalisation incomplets.

Un enfant et sa mère ont péri dans un glissement de terrain ce samedi à Bouzareah, sur les hauteurs d’Alger. Le père de famille a miraculeusement échappé à la mort. Dans la même commune, plusieurs maisons menacent de s’effondrer en raison de glissements de terrain et d’éboulements provoquées par les récentes pluies torrentielles.

À Bouzareah, c’est une situation d’anarchie qui règne dans le domaine de l’urbanisme. Des terrassements effectués depuis des mois et laissés sans soutènement. Loin de tout contrôle, des particuliers et des promoteurs immobiliers continuent de construire en faisant fi des règles d’urbanisme.

Ces glissements de terrain ont mis à nu les carences et la complaisance des services de l’État qui octroient des permis de construire moyennant des rétro commissions, à l’aveuglette, sans tenir compte de la nature du terrain.

Toujours sur les hauteurs de la capitale, à El Biar, Boulevard Mohamed Bougara, un autre glissement de terrain menace d’emporter une partie du quartier. L’immeuble abritant l’ambassade de Grèce à Alger risque de s’effondrer d’un moment à l’autre. Un chantier est en place pour conforter le talus et traiter le glissement qui a provoqué des fissures dans le corps de chaussée. Mais les travaux, entamés il y a plusieurs mois, traînent en longueur alors que la menace d’un gigantesque glissement de terrain se précise.

La capitale n’est pas la seule ville du pays à être touchée par les glissements de terrain. À Azzazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou, un glissement de terrain menace d’emporter une partie de la ville qui vit présentement dans la panique. Au moins deux quartiers et de nombreuses habitations individuelles et collectives sont menacés par l’effondrement. La poste et la cité AADL risquent l’éffondrement. Mêmes les routes de la ville sont sérieusement touchées par ce glissement de terrain qui a touché près de 60 % de la ville, selon des sources crédibles. La RN 71, reliant Azazga à Azeffoun via le village Hendou, a été coupée à la circulation. Pour rappel, la ville d’Azazga a déjà été classée zone rouge depuis plusieurs années, ce qui n’a pas empêché les entrepreneurs ç réaliser des ouvrages sur des zones à hauts risques.

À Lakhdaria, la RN 5 a été fermée à maintes reprises ces derniers mois en raison d’éboulements et de chutes de pierre.

Quelque deux cents villageois, habitant des douars épars de la commune de Hassi F’doul, à 110 km de Djelfa, ont barré, ce dimanche 11 mars dans l’après midi, la route nationale no 40, qui relie les wilayas de Djelfa et Tiaret, perturbant le trafic automobile sur cet important axe routier entre l’ouest et l’est du pays. Les villageois en colère protestaient contre le retard accusé dans le projet d’électrification de leurs douars, malgré des promesses datant de nombreuses années. La difficulté d’accès à leurs douars enclavés, en raison d’une chaussée boueuse et non bitumée, est l’autre motif de colère des villageois qui ont barré la route sur plus de trois kilomètres avec des pneus enflammés, des troncs d’arbres et autres objets hétéroclites.

Rappelons que le séisme qui a frappé la ville de Boumerdès ( est d’Alger) en 2003 a révélé de graves contrefaçons dans les armatures des nouvelles cités qui sont tombées comme des chateaux de cartes.

R.N et agences