L’Algérie peine à trouver un climat social apaisé, en dépit de la multitude de mesures prises à cet effet par le gouvernement.
Ni le soutien aux prix des produits limentaires de base, l’huile et le sucre notamment, ni les revalorisations salariales assorties toutes d’effet rétroactif et encore moins la promesse d’un avenir radieux après les réformes politiques annoncées n’ont été à même de ramener la paix sociale.
C’est que quand bien même il serait convenablement rémunéré, l’Algérien, partout où il réside, reste mal logé. Aussi, dès qu’une commune affiche une liste d’attribution de logements sociaux, la contestation, rarement pacifique, germe immanquablement.
A l’est du pays, principalement à El Tarf, Annaba et Jijel, la fin de semaine a été particulièrement chaude. Des affichages de listes de bénéficiaires de logements sociaux ont soulevé des vents de protestation qui ont tourné aux émeutes. Des scènes de saccage d’édifices et de biens publics ont été enregistrées. Alger, la capitale, n’est pas en reste. Presque dans la quasi-totalité de ses communes, les déceptions, après souvent de longues années d’attente d’un toit, se sont muées en éructations de colères. Une situation qui a, semble-t-il, incité le wali d’Alger à annoncer un plan Marshall : 120 000 logements pour la capitale d’ici 2014.
Encore une épreuve de patience pour tous les oubliés des livraisons en cours et certainement de celles passées. Des oubliés qui ne sont pas assurés de figurer dans ce proche avenir parmi les heureux bénéficiaires d’un logement social. Car il est établi que ce type de logement ne profite pas aux seuls éligibles à la formule, c’est-à-dire aux citoyens à faible ou sans revenu qui ne disposent pas d’un toit ou vivent dans l’exiguïté d’un bien familial indivis.
L’accusation, redondante, il faut bien le noter, portée à l’encontre des maires, chefs de daïra et des commissions chargées de sérier les ordres de priorité d’accès au logement social s’arrangent à chaque fois de servir des proches au détriment des postulants légitimes apporte la preuve intangible de ce que c’est aussi la gestion du dossier par les autorités locales qui, à chaque livraison, fait des laisser-pour-comptes, des mécontents.
Et il se trouve que c’est sur les seuls maires, élus qu’ils sont, que s’abattent les colères des citoyens. Des colères qui, en ce moment, tombent mal, puisqu’elles constituent un mauvais prélude à une compétition électorale qui n’est pas loin. Il est évidemment des popularités qui déclineront forcément. Pendant que ce temps, à plus haute échelle, walis et gouvernement s’évertuent à faire les arbitres, alors qu’ils sont, en vérité, les premiers concernés par la situation tant est que ce sont eux qui élaborent et dictent la politique sociale, le logement y compris.
S. A. I.