Les émeutes ont repris jeudi après-midi dans certains quartiers de la périphérie d’Alger. A Rouiba, à 15km de la capitale, des jeunes ont allumé des pneus puis ils ont dansé autour du feu en scandant « apportez-nous du sucre! », en référence à la flambée du prix du sucre, une des raisons de leur colère.
Ailleurs dans cette même bourgade, des élèves d’un centre de formation ont détruit des panneaux de signalisation routière à coups de barres de fer. « C’est notre réponse au pouvoir de voleurs et de haggarines » (décideurs arbitraires), lancent-ils à l’endroit des adultes qui leur reprochent leur geste.
Devant ce climat d’émeute, les commerçants ont baissé leur rideau, de peur de voir leurs boutiques vandalisées.
A Bordj el-Bahri, également à une quinzaine de kilomètres d’Alger, le bureau de poste a été incendié par les manifestants.
Non loin de ce quartier, à Dergana, c’est le même scénario: de jeunes chômeurs ont mis le feu aux locaux de la poste mais aussi de la mairie.
A Belcourt, dans l’est d’Alger, des centaines de jeunes sont rassemblés devant le commissariat afin de le brûler. Les policiers en faction ripostent avec des bombes lacrymogènes, rapporte un journaliste du quotidien « Liberté », joint sur place au téléphone.
Ces émeutes ont pour effet de bloquer la circulation routière, empêchant ainsi travailleurs et écoliers de rentrer chez eux. Portable collé à l’oreille, les parents inquiets recommandent à leurs enfants de rester sur place ou d’aller chez un parent ou un ami pour éviter d’éventuelles agressions. AP