Les insurgés libyens ont indiqué dimanche avoir capturé 15 mercenaires algériens à Ajdabiya et en avoir tué trois pendant de violents combats samedi dans cette ville, dans l’est du pays. Les rebelles dénoncent régulièrement la présence de mercenaires, notamment africains, parmi les forces défendant le régime de Mouammar Kadhafi.
Selon un porte-parole des rebelles, Chamsiddine Abdoulmolah, les mercenaires capturés ne portaient pas de papiers d’identité, mais « ils ont dit qu’ils étaient algériens et avaient un accent algérien ». Il a précisé à l’AFP que plusieurs cartes d’identité et passeports algériens avaient été trouvés dans un bâtiment proche, à Ajdabiya. « Ils ont affirmé qu’ils vendaient du haschich (…) et ils avaient du haschich sur eux », a-t-il dit, en évoquant une histoire « dingue ».
M. Abdoulmolah a expliqué que le groupe de 18 mercenaires avait été amené dans une ville sur la ligne de front par un habitant, fidèle au régime de Mouammar Kadhafi. Ce dernier a également été capturé.
Le porte-parole des rebelles, qui a précisé que les prisonniers étaient bien traités, a accusé l’Algérie de soutenir Mouammar Kadhafi, affirmant que ce pays « fermait les yeux » sur la venue de mercenaires. « C’est triste.. Ils ont (en Algérie) la même sorte de dictature que nous avons ici », a-t-il déploré. Une délégation de présidents africains devait rencontrer dimanche après-midi à Tripoli Mouammar Kadhafi pour plaider une trêve dans les combats entre son armée et la rébellion, qui ont repris de plus belle à Ajdabiya (est) et à Misrata (ouest).
Le président sud-africain, Jacob Zuma, et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie ainsi que le ministre ougandais des Affaires étrangères, mandatés par l’Union africaine (UA), ont ensuite prévu de se rendre dimanche soir et lundi à Benghazi, « capitale » des rebelles à 1.000 km à l’est de Tripoli.
Leur tâche s’annonce délicate, les chefs de la rébellion ayant rejeté toute idée d’un cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de M. Kadhafi ou de ses fils.