Les principaux points d’achoppement entre les étudiants et la tutelle restent, de l’avis des délégués présents hier, l’attribution de titre de docteur pour les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes et la suppression des examens intermédiaires pour le résidanat.
L’amélioration de la qualité de la formation dans les différents départements des facultés de médecine, l’attribution de titre de docteur pour les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens, et la suppression des examens intercalaires pour les étudiants en résidanat : telles sont, entre autres, les principales revendications formulées par les représentants des étudiants des 11 facultés de médecine, qui participent à la conférence nationale des doyens des facultés de médecine qui s’est ouverte, hier, à Alger.
Cet organe de coordination des facultés de médecine présidée par le professeur Arrada a été élargi, hier, aux enseignants et aux délégués des étudiants des facultés de médecine, alors que, jusqu’ici, cette instance réunit uniquement les doyens de faculté, comme le stipulent les termes de l’arrêté du 17 juin 2006 portant sa création, pour coordonner toutes les activités de formation graduée et postgraduée. La rencontre d’hier, à laquelle ont pris part les ministres de l’Enseignement scientifique et de la Santé, est sortie de son cadre pédagogique pour répondre à des doléances urgentes des étudiants en graduation ou en postgraduation, et ce, compte tenu de la conjoncture que traverse le pays qui vit, ces derniers mois, aux rythmes des mouvements de protestation. D’ailleurs, le ministre Harraoubia a avoué, lors de son intervention, que cette rencontre pédagogique et scientifique des doyens élargie est intervenue pour se concerter sur la formation médicale, en général, et notamment sur la base des revendications formulées par les étudiants et les résidents. Prêchant un discours rassurant à l’adresse des étudiants, le ministre lance : “Aucune mesure ne sera prise sans avoir consulté préalablement les spécialistes et les concernés eux-mêmes.”
Et de poursuivre pour rejeter la balle dans le camp des scientifiques : “La solution est entre les mains de vos maîtres.” Une manière de battre en brèche les arguments des étudiants qui ont tenu plusieurs sit-in devant le siège de son département ministériel.
Pour sa part, le président de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine d’Algérie, le professeur Arrada, a insisté dans son allocution d’ouverture des travaux sur l’aspect consultatif et consensuel avec les étudiants et les enseignants pour débattre des moyens susceptibles d’améliorer la qualité de la formation médicale en Algérie. Pour cela, il a annoncé l’installation de quatre ateliers de réflexion devant élaborer des recommandations de nature à perfectionner la formation en médecine, en pharmacie, en chirurgie dentaire et en résidanat. Ces conclusions seront présentées aujourd’hui. Les principaux points d’achoppement entre les étudiants et la tutelle restent, de l’avis des délégués, l’attribution de titre de docteur pour les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes, et la suppression des examens intermédiaires pour le résidanat. À ce titre, le président de la conférence nationale nous a confié que l’arrêté de décembre 2010 portant sur l’organisation des examens intercalaires est suspendu et sera soumis à une deuxième lecture. Les étudiants en résidanat appuient cette revendication par le fait que l’organisation des examens intermédiaires se fera au détriment de la formation pratique. Cependant, l’on se demande tout bonnement comment peut-on évaluer leurs connaissances ? S’agissant de la problématique de titre de docteur, le professeur Arrada relève la nécessité de revoir certains critères, notamment la durée de formation de pharmacien et de chirurgien-dentiste. Au sujet des moyens matériels et pédagogiques durant la formation pratique, notre interlocuteur a tenu à rassurer que ce volet est désormais réglé et pris en charge par les autorités compétentes.