Un homme d’affaires chinois retient en otage des commerçants algériens pour les forcer à payer leurs dettes

Un homme d’affaires chinois retient en otage des commerçants algériens pour les forcer à payer leurs dettes

Un homme d’affaires chinois a retenu en « otage » dernièrement 36 commerçants algériens pour les forcer à payer leurs dettes qui auraient atteint de niveaux astronomiques, rapporte aujourd’hui le journal Echourouk. L’homme d’affaires chinois prénommé « Mao » détient une société de transit en Chine et a l’habitude de traiter avec des commerçants algériens qui importent différents produits de Chine.

L’homme d’affaires chinois, très populaire auprès des commerçants algériens à qui il permettait de prendre la marchandise et de payer à terme, a commencé à s’inquiéter devant les retards de paiements. Les dettes des commerçants ont atteint des niveaux astronomiques allant jusqu’à 5 milliards de centimes (450.000 euros) pour certains. La dette d’un des importateurs algériens aurait atteint la bagatelle de 40 milliards de centimes, soit plus de 3,6 millions d’euros.

Mao a réussi à regrouper 36 importateurs algériens dans la ville de Guangzhou (Canton) et à les retenir en « otage » dans un garage jusqu’à ce qu’ils paient leurs dettes. Echourouk indique que selon ses sources, les conditions de détention étaient dures et l’alimentation fort limitée, ce qui aurait poussé les importateurs algériens à entamer une « grève de la faim ».

Celui qui ne paie pas reste en « dépôt »

L’homme d’affaires chinois a libéré certains importateurs qui ont contacté les leurs et ont pu payer leur dette. D’après le journal, les commerçants algériens retenus à Guangzhou viennent de Sétif, Constantine, Bordj-Bou-Arréridj, Constantine et Alger.

Un commerçant de la ville d’El-Eulma (Sétif) qui a refusé d’être cité nommément dit avoir vécu « l’enfer » dans ce dépôt et qu’il était toujours « sous le choc ». Le commerçant d’El Eulma a pu payer sa dette et a été libéré comme cela a été le cas d’autres commerçants qui se sont pliés aux exigences de Mao.

L’homme d’affaires chinois, indique le commerçant, a ramené les importateurs algériens un par un au dépôt en leur indiquant qu’une nouvelle marchandise était disponible. Un commerçant de Sétif indique qu’un de ses amis importateurs était toujours détenu par Mao et que sa famille a vendu sa villa pour pouvoir payer sa dette.

D’autres commerçants, indique Echourouk, préfèrent taire l’affaire car l’affaire touche à leur réputation. D’autant, précise Echourouk, que les concernés sont de grands importateurs connus dans le secteur de l’importation de l’électroménager, les matériaux de constructions, les appareils électriques…. qui se sont retrouvés face à un Mao décidé à appliquer le principe du « qui paie, repart vers son pays et qui ne paie pas reste en « dépôt ».