Alors que l’épidémie du coronavirus en Algérie se fait encore parler d’elle, notamment après l’apparition du variant Britannique, la campagne de vaccination contre l’épidémie fait de plus en plus profil bas.
Entre les démarches engagées par l’Algérie pour l’acquisition des doses du vaccin, la distribution de ces mêmes doses sur les différents centres de vaccination, qu’en est-il de l’opération en elle-même et l’objectif tracé par les autorités sanitaires, qui prévoient de vacciner 70% de la population ?
Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a tenu à faire le point sur la situation, notamment l’acquisition des vaccins et la situation de la campagne de vaccination en passant par les objectifs des autorités sanitaires.
D’emblée, il s’est exprimé sur la disponibilité des doses du vaccin qui fait défaut dans plusieurs centres de vaccination à travers le pays. Tout en passant en revue les différentes démarches entreprises par l’Algérie dans l’acquisition des vaccins, le ministre a relevé quelques aléas dans les opérations de distribution à travers le monde.
« Il faut accepter aussi les travers des vaccins »
Dans ce sens, il note en premier lieu le fait « que l’antidote est né quelques mois seulement après l’apparition de l’épidémie ». Soulignant le caractère urgent de l’épidémie, notamment en Europe, il rappelle « qu’aucun vaccin n’a été mis sur le marché jusqu’à la fin du mois de novembre ».
Ce même caractère urgent de l’épidémie a fait que les producteurs bousculent « les règles des essais cliniques qui demandent des années pour que le traitement soit prouvé comme étant inoffensif », et disent « qu’ils ne peuvent pas garantir les suites ».
De ce fait, dira encore Benbouzid, à l’instar de tous les pays, l’Algérie a été contrainte d’accepter ces conditions, d’autant qu’Il a fallu « accepter ces vaccins et accepter aussi les travers des vaccins ».
Le point sur les opérations de distribution des vaccins
S’agissant de l’opération de distribution des vaccins, le premier responsable du secteur sanitaire en Algérie a tenu à préciser qu’il a fallu dégager « des lots pour les structures de santé militaire. On a réservé 5 000 doses pour les hôpitaux de l’armée et de la DGSN ».
« Les 20 000 premières doses ont été données à 20 wilayas qui ont le taux d’incidence le plus élevé ». Ensuite, « Il y a des régions qui ont reçu moins de 1 000 doses », a-t-il précisé.
Ceci dit, et avec d’autres doses qui « vont encore arriver d’ici à la fin du mois, en plus des 200 000 que nous avons reçues mercredi dernier de Chine », Benbouzid dit que « nous sommes absolument dans la sérénité totale ».
Immunité collective : « 30 millions de doses pourront largement suffire »
Alors que la plupart des épidémiologistes préconisent la vaccination de 70% de la population afin de garantir l’endiguement de l’épidémie, l’OMS elle, recommande la vaccination de seulement 50% d’une population pour le même objectif.
Dans la mêlée, l’Algérie a décidé, selon le même intervenant « d’immuniser 70% d’Algériens, soit ceux qui sont âgés de plus de 18 ans ». Ainsi, il souligne que « la vaccination de 20 millions suppose un approvisionnement de 40 millions de doses ».
Or, « sur ces 20 millions, il faut considérer ceux qui ont déjà été contaminés (qui représentent peut-être 10%) que nous n’allons pas vacciner », ce qui pourra réduire le nombre à 18 millions.
Il faut également prendre en considération « les réticences volontaires ou involontaires, c’est au moins 10% de la population concernée », et les « wilayas qui enregistrent depuis longtemps 0 cas ».
Avec tous ces facteurs, « il faudra enlever 10 à 20%, et nous serons au total 16 millions ». Et c’est ce qui exige seulement 32 millions de doses, voire 30 millions de doses, estime encore le ministre.