La virulente vague du coronavirus que traverse l’Algérie actuellement, ponctuée par la crise d’oxygène médical nécessaire pour les patients Covid-19 en détresse respiratoire, a permis de montrer deux revers, ô combien distincts, de la société algérienne.
Encore une fois, l’image donnée par les Algériens en faisant face à la crise d’oxygène médical confirme l’élan de solidarité du peuple aux moments les plus difficiles. Ce vaste élan initié spontanément à travers le territoire national semble surpasser l’échec du secteur dépassé par les événements.
Cependant, l’heure de gloire de ce magnifique élan de solidarité n’a pas duré longtemps, car accompagnée parallèlement de la fameuse spéculation qui ne manque pas de pointer son nez à chaque crise que traverse le pays.
Un formidable élan de solidarité
Depuis les débuts de propagation du variant Delta durant le mois de juillet dernier, marquant ainsi l’avènement de la troisième vague de l’épidémie, les structures sanitaires et les citoyens n’ont cessé de lancer des appels de détresse du fait d’une rupture de stock en oxygène médical nécessaire pour les malades atteints de la Covid-19 en détresse respiratoire.
D’un côté, un formidable vent de solidarité s’est levé afin de venir en aide aux patients en difficultés respiratoires. Des quêtes de collectes de fonds ont été lancées partout à travers le pays et par la communauté à l’étranger pour l’acquisition de générateurs d’oxygène pour les établissements hospitaliers et autres structures de prise en charge de patients Covid-19.
Des bénévoles, des militants du mouvement associatif, des hommes d’affaires et patrons d’entreprises locales et nationales se sont joint à l’élan de solidarité redonnant ainsi vie au sens de la solidarité et de l’entraide des Algériens, longtemps enfoui dans les méandres des crises économiques, sociales et politiques.
Face à l’inertie des institutions étatiques, visiblement dépassées par les événements, des centaines si ce n’est pas des milliers d’initiatives groupées ou individuelles ont été lancées à travers le pays.
La spéculation : le côté obscur de la crise
Or, la grande pénurie d’oxygène médical dans les établissements sanitaires causée par la rupture des stocks et la mauvaise gestion a poussé les parents et proches des patients à partir eux-mêmes à la recherche des bouteilles et les concentrateurs d’oxygène sur le marché parallèle et les réseaux sociaux.
Force est de constater que cette situation a donné naissance à un marché plutôt florissant, notamment sur les réseaux sociaux. Très vite, Facebook est devenu l’espace le plus favorisé pour proposer la vente, la location, la donation ou encore l’achat d’un concentrateur ou d’une bouteille d’oxygène.
Les appels de détresse, du genre « besoins en urgence d’une bouteille ou concentrateur d’oxygène », pullulent désormais sur le réseau favori des Algériens. Cela a donné une aubaine en or aux honteuses pratiques spéculatives, qui ont atteint désormais leur paroxysme, en spéculant sur cette matière vitale.
Alors qu’une bouteille d’oxygène de 16 litres coûtait avant pas plus de 40 000 dinars, elle serait actuellement proposée à 70 000 DA par certains. Idem pour les prix des concentrateurs d’oxygène qui ont passé de 60 000 dinars à 180 000 dinars. Tandis que sa location est proposée à hauteur de 20 000 DA par mois.