La réponse semble être un accord secret, conclu entre le « cœur et âme » de Wikileaks, tel que s’est humblement décrit une fois Assange lui-même, et des responsables israéliens, qui assurait que tous ces documents seraient « enlevés » avant de rendre public les autres.
Nous devons évidemment tous supporter WikiLeaks et son fondateur et porte-parole Julian Assange qui, dans cette sale guerre menée dans le monde entier par des États contre la transparence et la franchise, vient d’être arrêté en Grande-Bretagne.
Mais, dans le monde de la politique, les choses ne sont malheureusement jamais aussi innocentes qu’elles n’y paraissent. Selon de nouvelles révélations, avant le dernier « câble gate » Assange auraient conclu avec Israël un accord qui pourrait expliquer pourquoi, d’après le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, les fuites « étaient bonnes pour Israël ».
Quelques commentateurs, en particulier en Turquie et Russie, se demandent pourquoi les centaines de milliers de documents confidentiels divulgués par le site le mois dernier ne contiennent rien qui puisse embarrasser le gouvernement israélien, comme à peu près tous les autres États auxquels se réfèrent les documents.
La réponse semble être un accord secret, conclu entre le « cœur et âme » de Wikileaks, tel que s’est humblement décrit une fois Assange lui-même (1), et des responsables israéliens, qui assurait que tous ces documents seraient « enlevés » avant de rendre public les autres.
Selon un site Internet arabe de journalisme d’investigation (2), Al-Haqiqa ( la vérité), Assange a reçu de l’argent de sources israéliennes semi-officielles, et, lors d’un arrangement secret enregistré sur vidéo, leur a promis de ne publier aucun document pouvant nuire à la sécurité ou aux intérêts diplomatiques d’Israël.
Selon les sources de l’article d’Al-Haqiqa, dans les tout derniers mois, devant le « leadership autocratique » et le « manque de transparence » d’Assange, d’anciens volontaires de Wikileaks ont quitté l’organisation.
Lors d’une interview récente accordée au quotidien allemand Die Tageszeitung, l’ancien porte-parole de Wikileaks Daniel Domscheit-Berg a déclaré que lui et d’autres dissidents de Wikileaks s’apprêtent à lancer leur propre tribune de divulgation pour réaliser l’objectif initial de Wikileaks, de partage de fichiers sans limites. (3)
M. Domscheit-Berg, qui est sur le point de publier un livre sur sa vie « à l’intérieur de Wikileaks, » accuse Assange d’agir comme un « roi, » contre la volonté des autres membres, en passant avec des organismes médiatiques des accords qui visent à créer un effet explosif, dont les autres de Wikileaks ne savent pratiquement rien ou rien du tout. (4)
Par ailleurs, les initiés ajoutent que le vif intérêt d’Assange envers les scoops à gros titres signifie que Wikileaks n’est pas en mesure de se « restructurer » pour s’occuper de nouveaux intérêts particuliers. C’est-à-dire que de petites fuites pouvant avoir de l’intérêt pour des gens à un niveau local, sont actuellement négligées par égard aux grosses affaires. (5)
Selon les sources d’Al-Haqiqa, Assange a rencontré des responsables israéliens à Genève plus tôt cette année et a conclu le pacte secret. Le gouvernement d’Israël a semble-t-il en quelque sorte découvert ou s’attendait à ce que soient ébruités un grand nombre de documents concernant les attaques israéliennes au Liban et à Gaza, respectivement en 2006 et 2008-9. Les sources ont ajouté que ces documents, qui provenaient dit-on principalement des ambassades américaines de Tel-Aviv et Beyrouth, auraient été retirés et possiblement détruits par Assange, la seule personne connaissant le mot de passe permettant de les ouvrir.
Effectivement, les documents publiés semblent comporter un « vide », portant sur la période de juillet à septembre 2006, durant laquelle ont eu lieu les 33 jours de guerre au Liban.
Est-il possible que, passant seulement leur temps à « jacasser » sur pratiquement toutes les autres questions moyen-orientales sans intérêt, les diplomates et responsables zuniens (américains) n’aient échangé aucun commentaire ou information sur cet événement crucial ?
À la suite de la fuite (et même avant), le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dans une conférence de presse qu’Israël avait « pris les devants » pour limiter les dommages causés par les fuites, ajoutant qu’« aucun document israélien confidentiel n’a été révélé par Wikileaks. » (6) À la même époque, lors d’une interview pour Time Magazine, présentant Netanyahu comme un héros de transparence et d’ouverture, Assange a fait son éloge ! (7)
Selon un autre article (8), un journal libanais de tendance gauche a rencontré deux fois Assange. Lui offrant « une grosse somme d’argent », il a tenté de négocier un marché avec lui pour se procurer des documents relatifs à la guerre de 2006, en particulier le procès-verbal d’une réunion tenue à l’ambassade zunienne de Beyrouth le 24 juillet 2006. Cette réunion est largement considérée comme un « conseil de guerre » entre les parties israéliennes, zuniennes et libanaises qui ont joué un rôle dans la guerre contre le Hezbollah et ses alliés.
Pourtant, les sources confirment que les documents reçus par les journalistes d’Al-Akhbar, concernant chaque jour de 2008 et d’après, ne contiennent rien de valeur. Tout cela ne fait qu’étayer les allégations d’un accord avec Israël.
Pour finir, il pourrait être utile de souligner qu’Assange a pu faire ce qu’il dit avoir fait pour se protéger et assurer la divulgation des documents de manière à dénoncer l’hypocrisie zunienne, dont il se dit obsédé, « aux dépens d’objectifs plus fondamentaux. »