Les appels à la vigilance quant à la situation épidémiologique se multiplient. Les spécialistes sont unanimes ; la tendance haussière des contaminations et de malades en réanimation se confirme de jour en jour. S’agit-il de la troisième vague de l’épidémie ?
Si l’ensemble des spécialistes et responsables du secteur sanitaire s’accordent sur le rebond inquiétant de l’épidémie du coronavirus en Algérie, il n’en demeure pas moins que le pays se trouve bel et bien confronté à la troisième vague tant redoutée. Ceci dit, les avis sont, encore une fois, mitigés devant le silence des autorités sanitaires compétentes.
Cependant, la réunion d’urgence du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, tenue hier mercredi en dévoile la gravité de la situation. Il s’agit donc d’une réunion avec les cadres de l’administration centrale et les directeurs d’hôpitaux de la wilaya d’Alger afin d’accélérer les mesures préventives nécessaires pour prendre en charge les patients Covid-19 dans les meilleures conditions.
Selon le communiqué du ministère de la Santé, cette réunion intervient après l’augmentation significative des cas de contamination au coronavirus Covid-19 que le pays a connu ces derniers jours. Or, l’hypothèse de la troisième vague n’a pas été abordée.
« Les chiffres des bilans ne reflètent pas la réalité »
Pour sa part, le Professeur Rédha Malek Hamidi en sa qualité de chef de service de l’unité de réanimation au CHU de Beni Messous à Alger, affirme que l’Algérie est bel et bien au cœur de la troisième vague de l’épidémie.
Dans une vidéo publiée, hier mercredi par le journaliste Ahcen Chemmach, le spécialiste affirme que tous les lits de réanimation sont désormais occupés au niveau de plusieurs structures sanitaires de la capitale ; à l’hôpital Béni Messous, au chu Mustapha Pacha, à Bab El Oued …
Soulignant que la capitale se trouve au cœur de la troisième vague et que le virus se propage de manière très rapide actuellement, le Professeur fait état de plusieurs cas très graves enregistrés auprès de cas confirmés. Selon lui, « le virus se propage désormais la catégorie des jeunes ». D’ailleurs, l’intervenant précise que les chiffres communiqués quotidiennement par le Comité scientifique sont très loin de la réalité.
« Si je ne suis pas médecin, et qu’on me dit que le nombre de cas d’infection Covid-19 ne dépasse pas 400 sur 42 millions d’Algériens, avec 10 décès et 30 patients en réanimation, je répondrai que Coronavirus n’est pas un fait en Algérie. La réalité est autre chose », a-t-il affirmé.
Troisième vague ou pas, la vigilance reste de mise
Pour sa part, le professeur Kamel Senhadji, directeur de l’agence nationale de sécurité sanitaire, constate une recrudescence des contaminations au coronavirus due au relâchement des citoyens dans l’application des mesures préventives. Cependant, il estime qu’on n’en est pas encore au stade de la troisième vague.
À ce propos, il a affirmé ce jeudi à la presse que pour parvenir à éviter l’avènement de la troisième vague, il faut vacciner pas mois de 20 millions d’Algériens d’ici l’automne prochain, avec une cadence de 200 000 par jour. Ceci est pratiquement impossible, continue l’intervenant, du fait de la disponibilité de quantités de vaccin requise qui fait encore défaut.
Troisième vague ou pas, force est de constater que la situation est inquiétante. Les appels à la vigilance se multiplient de la part de l’ensemble des spécialistes du secteur sanitaire en Algérie. L’épidémie semble donc de retour parallèlement avec la saison estivale caractérisée par les fréquentes rencontres des citoyens. D’où la nécessité de s’adonner strictement aux mesures de prévention.