Avant même l’avènement de l’épidémie du coronavirus, les malades atteints de cancer subissent la double peine ; les médicaments connaissent des ruptures récurrentes. L’arrivée de l’épidémie du Covid-19 n’a fait qu’aggraver la situation.
Au niveau du Centre Pierre-et-Marie-Curie à Alger (CPMC), le constat est alarmant ; à la rupture récurrente des médicaments nécessaires, les services d’oncologie médicale et d’oncologie pédiatrique connaissent également le report des interventions chirurgicales absences des traitements innovants.
Dans une déclaration rapportée par le quotidien le Soir d’Algérie, la première responsable du service d’oncologie pédiatrique au CPMC, Pr Houda Boudiaf, n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme, en lâchant « qu’au CPMC, les enfants cancéreux sont traités par des médicaments périmés depuis juin 2021 ».
Cependant, il est utile de rappeler que cette situation n’est pas du tout inédite, puisqu’elle a toujours été comme ça, même avant l’avènement de l’épidémie du Covid-19. Or, il convient également de noter que l’arrivée de l’épidémie a empiré les choses.
L’impact du Covid-19 sur le programme chirurgical
Pour sa part, le professeur Kamel Bouzid, chef du service d’oncologie médicale au Centre Pierre-et-Marie-Curie, a fait état, dans ce même sillage, que la fermeture de plusieurs services chirurgicaux et la transformation d’autres en services covid-19 suite à cela.
Soulignant que c’est « la chirurgie qui permet la guérison de la majorité des malades », il ajoute : « nous avons essayé, tant bien que mal, de maintenir l’activité de l’oncologie médicale, soit la chimiothérapie ou la radiothérapie qui connaît toujours les mêmes problèmes ».
Revenant sur la rupture de plusieurs types de médicaments, il explique que cela n’est pas du tout justifiable du fait de l’épidémie, contrairement au programme chirurgical, qui a été impacté de par le monde par la pandémie du Covid-19.
À l’exemple des médicaments innovants, Pr Bouzid précise qu’il n’ont jamais été disponibles malgré leurs enregistrements depuis presque trois ans. Selon lui, « les autorités ont évoqué leurs prix exorbitants, ils ont été enregistrés, mais ils ne sont pas disponibles pour nos malades ».