Le Pr Kamel Djenouhat, président de la société algérienne d’immunologie revient sur l’efficacité du vaccin contre le coronavirus Spoutnik V, choisi par l’Algérie.
Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, le Professeur en immunologie a d’abord expliqué quelques points sur le choix de ce vaccin. « C’est déjà un point rassurant du fait que la conservation entre 2 et 8 °C ne pose aucun souci en Algérie », a-t-il souligné.
Notons ici que la plupart des autres vaccins, notamment celui de Pfizer-BioNTech et de Moderna se conservent à -20 °C à -80 °C. Selon le professeur, les moyens logistiques et de conservation ont été parmi les critères du choix.
S’agissant de l’efficacité du vaccin, le Pr Kamel Djenouhat estime qu’il est « important de souligner que l’institut Gamaleya en Russie dispose d’une grande expérience en matière de production de vaccins à base d’adénovirus humain comme vecteur ».
Efficacité du vaccin russe Spoutnik V
Dans les détails, il explique que « le virus est dépourvu du gène de reproduction, est donc incapable de reproduire ou de provoquer les signes de la maladie. Ce vaccin transmet l’information aux cellules pour produire la protéine spike S, contre laquelle le système immunitaire va répondre par la production d’anticorps et de cellules T ».
À titre de comparaison avec les autres vaccins, le professeur en immunologie souligne d’abord que « les autres vaccins, notamment allemand et américain, se basent sur une technologie complètement différente en utilisant des ARN messagers qui pénètrent dans le cytoplasme de la cellule ».
Pour ce qui est du vaccin d’Astra Zeneca, ajoute encore le Pr Kamel Djenouhat, il « est basé pratiquement sur le même principe que le Spoutnik V à l’exception de deux différences principales : la première réside dans le fait qu’Astra Zeneca-Oxford utilise un vaccin adénovirus de chimpanzé comme vecteur et non pas un adénovirus humain ».
Selon le spécialiste, la deuxième différence se trouve dans la deuxième dose de la vaccination. « Astra Zeneca utilise le même vaccin lors des deux doses », alors que le vaccin russe Spoutnik V utilise dans la deuxième dose un adénovirus différent de celui qui a été utilisé lors de la première dose », a-t-il encore expliqué.
Cette technique a pour but « d’éviter ce qu’on appelle les interférences immunitaires, c’est-à-dire une réponse immunitaire non souhaitée dirigée contre le virus lui-même, ce qui peut affecter l’efficacité du vaccin ».
L’immunité collective
Concernant la campagne de vaccination en Algérie, le président de la société algérienne d’immunologie estime qu’il « faudra certainement commencer par les populations prioritaires, à savoir le personnel soignant, les sujets âgés et les sujets vulnérables ».
Pour cette deuxième catégorie, il s’agit en d’autres termes « des personnes qui ont des pathologies pouvant être à l’origine de formes sévères de Covid-19 ou celles présentant un grand risque de contracter le
virus ».
Il évoque également l’immunité collective qui « sera atteinte si 70% de la population est immunisée par le vaccin ou par la Covid-19 ».
Par conséquent, ajoute encore le spécialiste, « on doit soustraire, au début du calendrier, la catégorie des personnes âgées de moins de 18 ans et tout le reste est concerné par la vaccination selon un calendrier déjà préétabli par la tutelle ».