Au grand dam des transitaires, ces containers contenant des équipements électroniques, du matériel informatique et surtout des produits alimentaires périssables, s’accumulent de jour en jour et engorgent le terminal.
Débandade. Quiproquo. Rien ne va plus au port d’Alger où plus de 1 500 containers sont depuis 15 jours bloqués, apprend-on de source bien informée.
Et pour cause, précise notre source, ces containers, de surcroît de produits alimentaires périssables, attendent leur dédouanement depuis plus de deux semaines du fait de la lenteur des services concernés. Les responsables du port feignent de convaincre que ce cumul de containers n’est dû qu’au manque de moyens de manutention (stackers). Un «subterfuge», s’indigne-t-on, qui n’est pas près de rassurer les transitaires.
«On ne sait pas ce qui se passe au terminal Dubaï, du côté du Grand Mole (Belcourt), où sont abandonnés plus de 1 500 containers contenant du matériel informatique, électronique, effets vestimentaires, produits alimentaires…», déplore-t-on. Les transitaires de ces containers de moyenne et grande contenance (20 et 40 pieds «EVP»), acheminés notamment à partir de l’Europe et du Liban, ne savent plus à quel saint se vouer pour remédier à ce blocage qui ne dit pas son nom.
«Pourquoi est-ce au niveau du terminal Dubaï, pourtant à très forte activité, que ce blocage persiste ? En tant que transitaires, nous avons soulevé ce problème aux responsables supérieurs, mais aucun d’eux n’a daigné y remédier…», reproche-t-on à demi-mots.
Aussi, indique notre source, les transitaires, obligés d’acheminer les marchandises à leurs destinataires, ont fait appel aux privés qui ont simplement été chassés du port. Les containers stockés au port subissent les conséquences d’une «gestion» bureaucratique qui pénalise plus d’un.
Le comble dans cette affaire, c’est qu’en se plaignant aux services des Douanes, les transitaires se voient répondre qu’elles-mêmes (Les Douanes) sont pénalisées. Qui fait quoi ? s’interrogent les transitaires qui prennent leur mal en patience. «Les Douanes se disent incapables de réagir».
Là aussi, il faut souligner que les transitaires payent très cher le «séjour» de leurs containers au port. «Ce blocage qui n’est aucunement justifié, pénalise lourdement les transitaires au même titre d’ailleurs que les propriétaires de ces marchandises. Au-delà de 21 jours, si le dédouanement n’est pas effectué, les containers seront transférés en dehors du port avec, bien entendu, les frais exorbitants qui vont avec.
Ce sont des stocks privés qui accueillent ces marchandises», tempête notre interlocuteur. Devant cette situation qualifiée d’intenable, le Syndicat national des transitaires s’insurge contre ce blocage de trop et interpelle les responsables concernés à intervenir afin de dénouer cette crise qui s’inscrit dans la durée. Par ailleurs, les transitaires sont montés au créneau, il y a quelques jours, contre les «lenteurs» constatées dans le dédouanement et déchargement (dépotage) des containers.
Car, avertit-on, si ce blocage persiste, il y a péril en la demeure et, de ce fait, le port d’Alger sera paralysé, non pas par une grève des transitaires mais plutôt par engorgement. Par ailleurs, nos nombreuses tentatives de joindre les responsables du port d’Alger n’ont pas abouti. Malgré notre insistance, ces dirigeants se refusant à tout commentaire restent «injoignables».
Yazid Madi