10 millions d’euros pour financer un « Coran européen » : la polémique enfle en France

10 millions d’euros pour financer un « Coran européen » : la polémique enfle en France

Un programme scientifique étudiant les interprétations du Coran en Europe est au cœur d’une polémique politique, notamment suite à des accusations de « prosélytisme » formulées par les eurodéputés du RN.

Doté de l’une des plus importantes subventions de l’Union européenne pour un programme scientifique, le projet du « Coran européen » a pour objectif « de rattraper le retard pris dans la course à la production scientifique de pointe et d’excellence face aux États-Unis« .

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« Coran européen » : un projet de recherche de l’UE financé à 10 millions d’euros

9.84 millions d’euros est la somme allouée par l’European Reseaurch Council, organisme indépendant de la Commission européenne, pour financer un projet de recherche visant à découvrir « comment le Coran a influencé la culture et la religion en Europe, entre 1150 et 1850« .

Portant l’acronyme « EuQu », ce projet porté par une trentaine de chercheurs espagnols, italiens, néerlandais, hongrois, danois et français, a débuté en avril 2019 et s’achèvera en mars 2026.

« Notre projet repose sur la conviction que le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses de l’Europe au Moyen Âge et au début des Temps modernes, et qu’il continue de le faire« , indiquent les responsables sur le site web dédié à ce projet.

La France en ébullition

Dans la catégorie des controverses « made in France« , le financement de ce projet de recherche s’est vu octroyer une place de premier plan. La droite reproche « un détournement de fonds publics au profit d’un agenda idéologique« .

En effet, fidèle à sa ligne, le RN n’a pas tardé à réagir et prendre position dans cette controverse. Des eurodéputés de ce parti politique présentent cette subvention comme un « complot multiculturaliste » et accusent l’Union européenne de financer un projet « idéologique« .

L’eurodéputé RN Fabrice Leggeri, ancien directeur du Frontex, a quant à lui saisi la Commission européenne. Selon ses propos, il présente le programme comme « des travaux liés à l’idéologie des Frères musulmans« , mais aussi comme une tentative de « réécriture de l’histoire religieuse et culturelle de l’Europe, car il tend à démontrer qu’entre 1150 et 1850, l’Europe s’est toujours développée avec l’Islam« .

Quant à Céline Imart du parti Les Républicains accuse ce projet de « prosélytisme identitaire contraire aux valeurs européennes« . De son côté, la Commission européenne défend ce projet de recherche en invoquant la neutralité scientifique.

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