La Cour d’Alger ouvrira ce jeudi 10 avril l’affaire du scandale de corruption au sein de l’entreprise publique « Mobilis ». L’affaire concerne une transaction suspecte entre « ATM MOBILIS » et un consortium d’entreprises algéro-étrangères, impliquant la complicité de certains responsables de l’entreprise publique, ayant causé des pertes colossales au Trésor public dépassant les 1000 milliards.
Dix accusés, à savoir des anciens cadres supérieurs au sein de l’opérateur étatique de téléphonie mobile, vont comparaître devant la chambre pénale de la Cour d’Alger. Il s’agit, en effet, de l’ancien PDG « Ch.A », l’ancien chef du département réseau et services de Mobilis « S.B », un ancien employé d’ATM MOBILIS, le gérant de la SARL DATA MENA, le président de la commission des marchés « B.W.B.S » et enfin le président du comité d’évaluation des offres techniques et financières « I.H ».
Il faut dire que les concernés font l’objet de graves accusations ; Incitation de fonctionnaires à l’exploitation d’influence, participation au détournement délibéré de fonds publics, blanchiment d’argent issu de la corruption, conflit d’intérêts ou encore, transfert de biens issus d’activités criminelles.
Le tribunal du pôle économique et financier de Sidi M’hamed avait précédemment prononcé, le 7 février dernier, des peines allant de 3 à 12 ans de prison ferme. Un mandat d’arrêt international a été émis contre le dirigeant d’un groupe algéro-chinois, tandis que l’ancien PDG « Choudar. A » et trois cadres de l’entreprise ont été acquittés.
Concernant les peines prononcées, Zhang Buchao, dirigeant du consortium algéro-chinois « Tech 3 et Sarl DATA MENA », a été condamné à 12 ans de prison ferme avec mandat d’arrêt international. Son associé « J. Mohand Cherif » a écopé de 7 ans, tout comme le chef du département réseau et services « B. Samir ». Le directeur des affaires juridiques « W. Belkacem » a été condamné à 3 ans de prison ferme. Les condamnés devront également verser une indemnisation de 332 millions à Mobilis, partie civile dans cette affaire.
Corruption en Algérie : Le procès de Khalida Toumi reporté au 10 avril
Le tribunal de Sidi M’hamed a reporté au 10 avril le procès de Khalida Toumi, ancienne ministre de la Culture algérienne, dans une nouvelle affaire de corruption. L’ancienne-ministre, absente pour raisons de santé, est accusée avec plusieurs anciens responsables de son ministère de malversations financières liées à des contrats suspects dans le secteur culturel.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre de la loi 06/01 sur la lutte contre la corruption. Ce n’est pas la première fois que Khalida Toumi fait face à la justice : en 2019, elle avait déjà été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans et demi ferme, pour mauvaise gestion, octroi d’avantages injustifiés et détournement de fonds publics lors de l’organisation d’événements culturels.
Les autorités judiciaires algériennes poursuivent leur effort pour faire la lumière sur ces affaires de corruption touchant les hautes sphères de l’État. Cette nouvelle procédure soulève des questions importantes sur la transparence et la responsabilité au sein des institutions publiques. L’affaire est suivie de près par les citoyens et les observateurs, dans un contexte où l’Algérie cherche à renforcer son arsenal de lutte contre la corruption et à restaurer la confiance dans ses institutions.