Dans l’accomplissement de ses missions de la lutte contre la corruption, la justice ne chôme pas.
Quelque 622 affaires ont été enrôlées par les différentes juridictions.
484 affaires, déjà jugées, ont abouti à la condamnation de 1 126 personnes pour le seul 1er semestre 2008.
En 2006, l’année de la promulgation de la loi 06-01 du 20 février relative à la prévention et la lutte contre la corruption, les 680 affaires, examinées par les juges, ont induit la mise sous écrou de 930 personnes.
Pour 2009, le bilan est encore en cours d’élaboration.
À relever toutefois que l’année 2007 a enregistré le plus grand nombre d’affaires en justice pour corruption.
Soit 1 054 dossiers enrôlés dont 681 jugés et 1 789 personnes condamnées.
À noter également que ces affaires jugées ont trait généralement à la petite corruption qui se base sur les bureaucrates et les fonctionnaires qui se rendent coupables de réception de pots-de-vin contre service rendu.
La lutte contre la grande corruption, celle liée aux scandales financiers et bancaires lors des passations de marchés et celle inhérente à “l’accaparement de l’État” en manipulant le système politique à leur avantage et en usant des avantages du poste reste assez insignifiante.
Tous les rapports mondiaux et les classements des organismes internationaux comptent l’Algérie parmi les pays qui enregistre beaucoup d’affaires de corruption.
L’Algérie est notamment considérée comme un élève qui ne récolte que de mauvais points dans le classement de Transparency international, malgré le fait que le pays a ratifié les conventions de lutte contre les crimes de corruption de New York et de Maputo.
Cette notation est confortée par d’autres indices relatifs à la bonne gouvernance, où le pays a obtenu de mauvais résultats.
Dans un document rédigé dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs liés au Nepad et mis en ligne sur le site du ministère des Affaires étrangères, l’Exécutif lui-même, reconnaît qu’“en dépit des efforts déployés, il y a lieu de constater que le fléau persiste du fait de corrupteurs étrangers et nationaux”.
Il s’agit aussi de revoir et durcir les textes de loi relatifs à la lutte et la prévention contre la corruption car la législation en cours décriminalise la dilapidation et place le crime de corruption comme étant une simple affaire correctionnelle dont la peine ne dépasse pas les cinq ans.
NISSA H.