« Maranach Habsin », « Nous n’allons pas nous arrêter ! », c’est avec ces mots forts qui dévoilent une détermination que des milliers de manifestants ont marché aujourd’hui, à travers plusieurs wilayas du pays ce vendredi 23 avril, pour marquer le 114e vendredi du Hirak.
En effet, la rue a bougé dans plusieurs wilayas à l’occasion du 114ᵉ vendredi du Hirak, des marches populaires et pacifiques ont été organisées aujourd’hui dans plusieurs wilayas telles qu’Alger, Bouira et Tizi-Ouzou, Bejaia, Constantine, Sétif et Oran.
À Alger les manifestants ont entamé leur procession à la fin de la prière d’El Djoumouaâ et les slogans habituels du Hirak populaire ont été scandés par les marcheurs. Des appels au changement et pour une Algérie démocratique ont rythmé la marche. Le dispositif sécuritaire déployé a été de moindre importance que d’habitude.
À Constantine, en dépit d’une légère baisse du nombre des manifestants, comparativement aux rassemblements précédents, des centaines de manifestants sont descendus dans la rue agitant le drapeau national et réclamant en scandant « Algérie libre et démocratique », et une « presse libre et justice indépendante ».
Les manifestants ont marché dans les artères principales telles Belouizdad et Abane-Ramdane avant de se rassembler devant le Palais de la culture, Mohamed Laid-Al Khalifa, demandant un changement démocratique tant souhaité par des foules nombreuses.
Plusieurs autres wilayas au rendez vous
À Annaba, rassemblés au centre du Cour de la Révolution, les manifestants ont réitéré leur appel en faveur d’un « changement radical du système » et du « départ de tous ses symboles », les manifestants ont demandé l’application « immédiate » des revendications populaires.
A Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, les manifestants ont réitéré leurs revendications pour « le changement du système de gouvernance actuel et le départ de tous ses représentants » et « une justice indépendante », des foules unies par des chants et des slogans qui appellent à l’établissement d’un Etat de Droit en Algérie, dénonçant toutefois les incarcérations des militants pacifiques, les emprisonnements arbitraires des personnes exprimant une simple opinion divergente avec le pouvoir en place.
Des marches similaires ont été organisées à Bordj Bou Arréridj, Tébessa, Biskra, M’sila, El Tarf, Sétif et Khenchela, où des manifestants ont réclamé la concrétisation du mouvement populaire pacifique du 22 février.
Marche empêchée et des arrestations à Oran
Des centaines de manifestants du Hirak, ont tenté de défiler ce vendredi dans la wilaya d’Oran dans le cadre du 114 ᵉ vendredi du Hirak, mais ils ont été rapidement dispersés par la police, a-t-on constaté.
Les protestataires qui se sont rassemblés vers 14 h à la cour du 1 er novembre, ont été empêchés par la police de prendre l’itinéraire habituel en direction de la ville, et du lieu de ralliement emblématique du mouvement prodémocratie.
Un important dispositif des forces anti-émeutes a cerné la foule avant même qu’elle n’entame la marche, les protestataires empêchés d’avancer par un important dispositif de sécurité, ont continué à crier leur ras-le-bol, et hissé des pancartes et scandé des slogans reflétant les revendications du mouvement populaire, réitérant leurs exigences pour instaurer « une nouvelle république », « la libération des détenus d’opinions » et « l’instauration d’un État de droit et de justice ».
Des interpellations ont été également signalées. L’activiste de Hirak Yasser Rouibeh a été arrêté durant la manifestation, rapporte le journaliste Said Boudour.