Crise économique oblige, les pouvoirs publics n’ont visiblement pas le loisir de délier les cordons de la bourse. Autant dire qu’il n’y aura pratiquement pas de délégation algérienne qui séjournera à Montréal dans le cadre du FSM.
Le Forum social mondial (FSM), qui se déroulera du 9 au 14 août à Montréal (Québec), voit les choses en grand. Le rendez-vous altermondialiste né au Brésil en 2001 se tiendra pour la première fois dans un pays du G7. Toute une symbolique pour les altermondialistes qui animent le plus grand mouvement social de la société civile mondiale. Contrairement à l’édition précédente organisée à Tunis, l’Algérie risque de ne pas être fortement représentée.
À Tunis, la délégation algérienne était composée de quelque 2 500 personnes avec, en plus, des frais de mission presque pour tout le monde. Mais crise économique oblige, les pouvoirs publics n’ont visiblement pas le loisir de délier les cordons de la bourse. Autant dire qu’il n’y aura pratiquement pas de délégation algérienne qui séjournera à Montréal dans le cadre du FSM. Contacté par nos soins, Saïd Salhi, qui a fait partie de la délégation lors du rendez-vous de Tunis du FSM, demeure sceptique. “Pour le moment, il n’y pas de délégation. Et ceci, par faute de moyens, notamment la prise en charge des billets d’avion”, explique le membre de la direction de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh).
“Je pense qu’aucun des membres du comité de suivi maghrébin ne participe cette fois-ci, à part peut-être Rachid Malaoui du Snapap”, précise notre interlocuteur. Toujours est-il que les organisateurs s’attendent à recevoir quelque 50 000 participants au FSM, même si le Canada a refusé, selon des membres du Forum, le visa à des centaines de personnes venant de pays africains et asiatiques notamment. La programmation des activités se veut également grandiose.
Sur les 1 300 activités prévues dans le cadre de cette 12e édition du FSM, l’on retient la vingtaine de conférences dont la thématique risque de mobiliser bien du monde. “Les paradis fiscaux au cœur des inégalités”, “Changer le système, pas le climat”, “Le Printemps arabe, 5 ans après”, “Faire échec à la guerre, la Syrie dans l’étau”, “De l’Afrique aux Amériques, les femmes luttent pour leurs droits”, autant de thèmes qui ne manquent pas d’intérêt sur lesquels disserteront les altermondialistes durant les six jours du forum, lequel sera inauguré mardi par une marche citoyenne au centre-ville de Montréal. Lieu de convergence des mouvements sociaux, le FSM poursuit l’objectif de construire “un monde durable et solidaire”, fondé sur la justice sociale et environnementale et la démocratie participative, en construisant “des alternatives concrètes au modèle économique néolibéral et aux politiques fondées sur l’exploitation des êtres humains et de la nature”.