Le FFS n’en finit pas de vivre des lendemains désenchanteurs de sa participation aux législatives. Après la récente lettre de Hocine Ait Ahmed, demandant à la direction actuelle d’Alger de prendre des sanctions contre ceux qu’il accuse de « travail, de fractionnement », c’est autour des cadres du parti de lui répondre dans une lettre rédigée sous forme d’un appel.
Un appel qui a sanctionné la réunion de 144 membres du parti à la localité d’Ifri Ouzelaguen, (Bejaia) dont 80% des membres du conseil national de Tizi-Ouzou, Bédjaia, Alger et Sétif ainsi que deux membres du comité d’éthique , Mme Bouamama Fouzia et Aouzelag El Hachemi.
Le pays est l’otage d’une violence multiforme
«Nous nous adressons par la présente à votre honorable personne, en votre qualité de président du parti, pour vous alerter sur une situation préoccupante pour notre pays ainsi que pour notre parti», entament les auteurs de l’appel. Et ces dernier de résumer dans un paragraphe la situation sociopolitique du pays. « Otage d’une violence multiforme, notre pays s’enfonce quotidiennement dans le désarroi, l’incertitude et le désespoir, écrivent-ils en ajoutant que le pays est géré en dehors de toute norme politique, économique, sociale, institutionnelle et juridique ».
Les auteurs de l’appel font un détour par l’histoire pour rappeler les fondements qui avaient présidé à la fondation du FFS en 1963». Depuis sa fondation, notre parti n’a cessé de militer pour une véritable alternative démocratique fondée sur le respect de la souveraineté populaire, le suffrage universel et la défense des droits de la personne humaine ». Pour les auteurs de l’appel, qui soulignent encore que « la création du FFS en 1963 se voulait une réponse à la dérive totalitaire, aux pratiques de violence, de la corruption et de la délation», la participation du parti aux législatives du 10 mai devait réponde à un double objectif éthique.
Instauration du clientélisme, de l’affairisme et de la corruption morale
Primo«une éthique politique de conviction pour la remobilisation des militants et sympathisants». Deuxio, «une éthique de responsabilité qui atteste de la volonté et de la disponibilité de notre parti à participer pour rendre irréversible le processus de changement démocratique du pays».
Ce qui ne semble pas être le cas , estiment les auteurs de l’initiative qui déplorent l’instauration «des pratiques purgatoires contre les militants, la promotion des rapports d’allégeance, le clientélisme, l’affairisme et la corruption morale». Ce qui a pour effet le désenchantement des militants lit-on encore dans l’appel qui pointe aussi «la perversion des débats au niveau du parti, les pratiques d’exclusion et le conditionnement violent des militants qui ont provoqué une incompréhension, un désarroi, un ressentiment visible chez les militants et les populations».
Pourtant la mise en place d’une nouvelle feuille de route politico-organique et l’organisation des débats sur les questions politiques, notamment les législatives de 2012 avaient suscité un enthousiasme. Ce sentiment, selon les auteurs de l’appel a laissé place aujourd’hui «à des lendemains incertains».
L ‘appareil du parti actuellement dirigé par Ali Laskri est l’objet de critiques aussi. «La main mise faite sur le parti par une équipe, qui est à l’opposé de sa ligne stratégique, et qui vise à l’inscrire dans un processus de normalisation pour mieux atteindre leurs objectifs inavoués», préviennent les cadres militants qui constatent que « ce qui n’était qu’appréhension s’est très vite confirmé au vu des « critères » retenus pour le choix des candidatures». Et d’attirer l’attention du chef historique du parti, qu’on dit mal informé que « toutes vos recommandations ont été foulées au pied, l’opportunité de « remettre le mouvement dans le statut quo » tel que vous l’aviez suggéré s’est évaporé, la démobilisation est sans précédent ».
Les auteurs de l’appel, relèvent aussi «une droitisation très apparente du discours du parti» en appellent Ait Ahmed pour lui demander de «prendre des mesures urgentes utiles et nécessaires à même de rétablir et de consolider la confiance entre notre parti et la population».