La traditionnelle fête de la figue s’est ouverte avant-hier à Beni Maouche pour illustrer un état des lieux d’une filière qui ne prête guère à l’espoir.
Production en baisse, des prix en hausse, la filière de la figuiculture peine à se relever dans un climat tant naturel que commercial des plus défavorables. C’était à Beni Maouche, région réputée par sa production de la figue, que s’est ouverte avant-hier une nouvelle édition de la fête de la figue, soit la 17ème, en présence de pas moins d’une centaine de paysans venus exposer leurs produits avec cette mine désemparée. Une mine que ne peut comprendre que ceux et celles qui ont pris conscience d’une réalité climatique. Une réalité qui n’a pas manqué d’induire une conséquence faite d’une baisse importante de la production avec, par ricochet, une augmentation conséquente des prix à la vente. Une production ne dépassant pas les 10 000 quintaux, contre 18 000 récoltés l’an dernier.
Cette baisse de la production de la figue séchée a engendré une hausse importante du prix, passant, à 1500 et 1700 dinars le kg. La centaine d’exposants, qui ont pris part depuis mardi, à l’ouverture de la 17ème fête de la figue de Beni-Maouche, en savent quelque chose sur cet état de fait. «Tous ensemble pour la promotion de la figuiculture», la fête de la figue s’invite cette année pour confirmer encore une fois combien le chemin est encore long pour arriver à une filière éloignée des aléas du climat et d’une commercialisation approximative. En dépit de la baisse de la production, la qualité de la figue reste supérieure.
Tant mieux diront certains, ceux qui peuvent encore se l’offrir, mais pour les autres, soit les petites et les moyennes bourses, le prix reste quasiment hors de portée. Les acheteurs potentiels habitués à profiter de cet évènement pour faire leurs achats s’approvisionnent peu lorsqu’ils ne repartent pas bredouilles. La figue coûte de plus en plus cher tout comme l’ensemble des produits du terroir. La figue est hors de portée. Bien que la superficie des vergers soit restée la même, n’ayant subi aucun dégât durant les incendies estivaux, la tendance à la baisse se confirme un peu partout dans la wilaya de Béjaïa.
250 000 quintaux contre plus de 300 000 en 2018, affirme-t-on au niveau de la direction des services agricoles, qui expliquent tout comme les paysans, que la «baisse de production est principalement due aux conditions climatiques «très défavorables». Les chaleurs des mois de mai et juin, suivies par les orages automnaaux ont précipité les pertes. Ajoutées au vieillissement et au manque d’entretien des vergers, dont les carences en apport d’eau (irrigation), le manque d’engraissement et de fraisage, la récolte s’est avérée faible. De ce fait, une politique autrement plus indiquée doit être mise en branle pour relancer un secteur, dont la production est fortement prisée. Organisée par l’Association des producteurs de figue de Beni-Maouche et de la municipalité locale, la fête de la figue était une opportunité qui a permis aux paysans et aux professionnels de s’interroger sur la situation et de voir les voies et les moyens de développer encore mieux cette filière agricole, au-delà de son caractère commercial, de débattre et de discuter des voies et des moyens à même de redresser l’état de la filière. La tenue d’un séminaire national en coordination avec les universités de Béjaïa, s’inscrit dans cette dynamique. Il faudra attendre les conclusions de cette manifestation pour voir quelles sont les décisions prises et les objectifs tracés pour l’avenir.