Le premier forum économique algéro-français se tiendra, à l’initiative de la chambre algérienne de commerce et d’industrie France, le 11 juin prochain à l’institut du monde arabe à Paris.
Cette initiative est, selon Kaci Ait Yala, Président de la CACI France, «non seulement une occasion de présenter officiellement la CACI France et ses actions en faveur de la promotion des relations d’affaires algéro-françaises, mais aussi une occasion de jeter des passerelles entre les intervenants économiques nationaux des deux rives de la Méditerranée.»
Il sera marqué par la présence de nombreuses personnalités nationales et françaises, notamment Amara Benyounès, ministre du commerce, Ali Haddad du FCE, Mohamed Laïd, président de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie, etc…. Revenant sur les conditions ayant amenées à la création de son institution, notre interlocuteur nous confiera que « la CACI France est née de la volonté des chefs d’entreprises de la diaspora de s’organiser pour se retrouver dans un espace d’affaires convivial et structurant et dans la dynamique du «Partenariat stratégique» entre l’Algérie et la France, décidé par les Présidents Abdelaziz Bouteflika et François Hollande en décembre 2012.» Juste après la création de la CACI France, un dispositif de veille et d’accompagnement a été mis en place, et un « Tour de France » des régions, l’installation de délégations régionales, des réunions de commissions qui ont commencé à dessiner des projets, l’intervention dans tous les grands forums des relations franco-algériennes : la CACI France a commencé à agir.
L’organisation à Paris du 1er Forum économique Algérie-France, sera l’occasion d’installer cinq délégations régionales (Nord, Est, Grand Sud, Rhône-Alpes et Ile de-France). « Notre action a été dans un premier temps de réunir les chefs d’entreprise d’origine algérienne afin de leur expliquer le projet. Dans un second temps, nous avons entamé des discussions avec les différentes organisations patronales du côté français. Le but étant d’aboutir à la création d’entreprises en France ou en Algérie afin de créer de l’emploi », a-t-il expliqué.
Dans le même temps, la CACI France a installé en mars dernier quatre « commissions thématiques» dans les domaines de l’agro-alimentaire, l’économie numérique, la santé et la promotion du « Made in Algeria ». Ses commissions présenteront au Forum du 11 juin des projets concrets en collaboration directe avec l’Algérie.
Ceci étant dit, en tant que chambre consulaire, la CACI France met en place des services classiques de veille, d’accompagnement opérationnel, de représentations et d’influence. L’on apprendra que la CACI France « met un accent particulier sur la notion d’intelligence économique et l’utilisation à cet égard des techniques numériques. « Les entreprises, dit-on à la commission ZEN (zone économie numérique), évoluent dans un monde globalisé où les nouvelles technologies sont devenues incontournables. Or de nombreuses entreprises sont encore coupées de l’économie numérique, avec une inadéquation entre l’offre et la demande».
Pour Mme Tokia Saïfi, ancienne ministre chargée du développement durable sous la présidence de Jacques Chirac, aujourd’hui députée au Parlement européen, où elle assure la 1ère vice-présidente de la Commission du Commerce international et la 1ère vice-Présidente de la Délégation pour les relations avec les Pays du Maghreb, «le contexte régional et économique mondial ayant fortement évolué, il convient aujourd’hui de trouver les voies pour relancer la coopération économique entre les deux rives de la Méditerranée. Les liens qui unissent l’Algérie à la France et par là à l’UE sont anciens et profonds. Mais précisément, la profondeur de ces liens ne doit pas nous exonérer d’en faire un bilan objectif et lucide. Au contraire, elle nous y engage. Nos relations commerciales constituent en effet un moteur majeur de nos économies respectives en ces temps de crise. Avec plus de 50 % des importations et plus de 60 % des exportations algériennes, l’UE reste un partenaire privilégié de celle-ci. Mais une analyse plus précise laisse entrevoir des déséquilibres et donc des défis qu’il nous faut surmonter. » Et d’ajouter : « Si la France maintient ses positions, elle n’en est pas moins que le 3ème client de l’Algérie derrière l’Espagne et l’Italie. En revanche, la France a perdu sa place de 1er fournisseur au profit de la Chine, pour la deuxième année consécutive. Nous avons donc aujourd’hui l’obligation d’aller au-delà des coopérations institutionnelles déjà mises en place notamment entre l’UE et l’Algérie et qui, elles aussi, devront faire l’objet d’une évaluation partagée. Je suis en effet convaincue que la relance de nos échanges commerciaux doit également s’appuyer sur les acteurs économiques eux-mêmes, et la société civile en général».
Ce forum sera également l’occasion, nous confiera le Président de la CACI France, de promouvoir le « Made in Algeria » en France par un double mouvement qui devrait être profitable aux deux pays : d’une part, en encourageant les entreprises françaises et européennes à s’implanter en Algérie et vice-versa, à nouer des partenariats et transférer leur savoir-faire pour réindustrialiser le pays, et d’autre part en aidant les produits algériens à se faire connaître à l’extérieur de leur territoire national, et notamment en Europe via la France.
Lors de ce forum, des «Trophées de l’excellence» seront décernés à des chefs d’entreprises et à des personnalités françaises et algériennes.
Saou Boudjemâa