À l’approche des grandes chaleurs, les fruits juteux de saison sont de plus en plus convoités par les consommateurs. Et même s’ils sont très appréciés par les Algériens, les fruits tels que les pêches, les pastèques, les nèfles et les abricots ne connaissent pas un engouement aussi important que d’habitude. Les étales ne désemplissent pas, et l’attrait du consommateur envers ces denrées semble fortement réduit cette année. La raison ? Le prix exorbitant affiché par les commerçants.
Et pourtant, ce ne sont pas les richesses qui manquent. L’Algérie occupe une place de choix, que ce soit mondialement ou au niveau africain, en termes de production d’abricots par exemple. Si la quantité nécessaire pour couvrir le besoin national est disponible, quels sont alors les éléments qui font que les prix ne descendent pas ?
L’Algérie, 1er pays africain producteur d’abricots en 2021
L’économie algérienne est en pleine expansion depuis peu. De nombreux secteurs subissent moult réformes et refontes pour privilégier une croissance exponentielle dénuée de toute importation externe.
Le domaine de l’agriculture est celui qui connaît le plus de changements, avec des bonds en avant dans la production de nombreux aliments et produits. Des dattes au safran, en passant par les pastèques, les récoltes ont doublé, voire triplé pour certains secteurs, en l’espace de quelques années, ouvrant des perspectives d’exportation intéressantes pour le pays.
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Africa’s largest producer of Apricots pic.twitter.com/Qx9CfykISZ
— Africa View Facts (@AfricaViewFacts) June 3, 2023
Contre toute attente, la culture de l’abricot, ce fruit mielleux fortement apprécié des Algériens, est en tête des productions du pays. Nous sommes les 4ᵉ plus gros producteurs d’abricots au monde, juste après la Turquie, L’Ouzbékistan et l’Iran, selon les dernières données récoltées.
Et si nous nous distinguons par l’abondance de nos vergers à l’internationale, d’un point de vue africain, nous battons également tous les records. Les dernières statistiques (2021) indiquent que l’Algérie est le premier pays producteur d’abricots du continent africain, dépassant largement les productions du Maroc et de l’Égypte.
Une grosse production d’abricots chaque année, qu’en est-il des prix ?
Si l’abondance est de la partie, l’abordabilité ne l’est malheureusement. La quantité d’abricots produite chaque année ne reflète en aucun cas les prix exercés sur le marché national. Pour un pays producteur, présent dans le top 5 mondial de surcroît, le fruit devrait être affiché à des prix plus que compétitifs, permettant même aux petites et moyennes bourses d’en profiter.
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Contrairement à ça, la réalité est toute autre : le prix de l’abricot gondole entre les 600 et 700 DA / kg, et est inaccessible pour beaucoup. Une véritable problématique à laquelle les pouvoirs publics ne trouvent pas de solutions, et dont le peuple paye les conséquences de sa poche.
Le prix des fruits est-il exagéré en Algérie ?
Si l’abricot a atteint les 600 DA/kg, la pèche, véritable emblème de l’été, trône à 550 DA/kg. La pastèque, dont nous sommes également de gros producteurs, se vend à 110 DA/kg en moyenne. Quant aux nèfles, elles ne sont pas cédées à moins de 180 DA/kg.
Les prunes et les raisins, qui nous valent la troisième place du classement africain avec 97.056 et 630.022 tonnes respectivement, suivent la même tendance haussière.
À noter qu’il y a bientôt 3 ans, le gouvernement a suspendu l’importation de plusieurs fruits pour soutenir la production locale. Les variétés concernées comprennent les agrumes, les abricots, les cerises, les pêches, les prunes, les raisins, les poires, les pommes, les amandes, les figues, les grenades, ainsi que les nèfles et les coings.