Le « Printemps culturel » inauguré le 21 mars dernier, a été marqué par plusieurs activités notamment des conférences sur le cinéma, la littérature, la poésie et des ateliers pour enfants. Mais, pour cette 1ère édition, les éditeurs n’ont pas caché leur insatisfaction vis-à-vis de l’organisation et le déroulement de l’évènement
Le syndicat national des éditeurs du livre (Snel), en partenariat avec l’Office de Riadh el Feth, ont initié les journées du « Printemps culturel », inaugurée lundi dernier. Cette 1ère édition dédiée au journaliste et écrivain Tahar Ben Aïcha (décédé en janvier dernier), inscrite sous le slogan « Le droit à la culture et à la créativité », sera clôturée demain, samedi, à l’esplanade de Riadh El Feth. Dans la journée de mercredi, au 3e jour de cette manifestation, nous avons fait une petite virée à l’Oref, pour prendre la température de cet évènement qui réuni dans le même lieu, des rencontres autour de la poésie, le cinéma, la littérature…
Ahmed Madi, président du Syndicat National des éditeurs du Livre (Snel) a indiqué à Liberte-algerie.com que «C’est une première en Algérie. Ce lieu permettra, en outre, de réunir tous les acteurs de la scène culturelle algérienne ». Il estime que c’est la première du genre, dans la mesure où elle réunit une exposition de livres, des projections cinématographiques, des pièces théâtrales, et même des ateliers pour enfants. A propos de l’absence des éditeurs au « Printemps culturel », Ahmed Madi s’est justifié en soulignant « des invitations ont été envoyées à 120 éditeurs nationaux, mais seulement 53 maisons d’éditions ont répondu favorablement. ». Cela est dû, déplore-t-il, à « leur engagement ailleurs » avant d’ajouter « après, on s’interroge sur le désintérêt des gens sur la lecture ».
Les exposants : « l’organisation laisse à désirer »
Du côté des exposants, l’ambiance est toute autre. Parmi les stands visités, un constat s’est imposé : « l’organisation laisse à désirer ». A titre d’exemple, Abdelkrim Beneddine, qui se présente comme le fondateur du journal satirique « El-Manchar », exposait ses caricatures dans une esplanade presque vide. «L’organisation s’est faite à la dernière minute. Il faut au moins une année de préparation et d’organisation pour un évènement pareil », regrette-t-il. Outre l’organisation, les éditeurs se sont plaints de l’absence de communication autour de l’évènement. A ce sujet, une représentante des éditions « Dar El Maarifa » estime que ce manque d’engouement est dû à « la mauvaise organisation. On nous a appelé la veille de l’événement pour confirmer notre participation », s’est-elle exclamée.
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Les exposants pâtissent également de la disposition de leurs stands, qui ont été, faut-il le rappeler, installés à ciel ouvert sur l’esplanade « à cause des pluies qui se sont infiltrées dans les tentes, beaucoup de mes livres ont été endommagés», fulmine un représentant des éditions « Dar El Youm ». Les éditions « EDIF 2000 », ont connu les même aléas « nos livres baignaient dans l’eau hier (22mars NDLR), nous en avons perdu beaucoup, et qui sont de surcroît cher », s’est insurgé une exposante. Concernant la vente de livres, le président du Snel a proposé aux exposants de réaliser des « remises allant jusqu’à 70%, sur certains ouvrages datant de quelques années », et ce, dans le but d’ « encourager le public à s’acquérir des livres ». A ce propos, quelques éditeurs ont affirmé le contraire, en précisant : « il y a des remises, mais, elles concernent seulement les livres abimés ! ».
Les ateliers pour enfants seuls à connaitre de l’affluence
De loin, une scène contrastant avec le calme des stands dédiés aux livres attire l’attention. Amassés tout autour des barrières, une foule de parents surveillent leur progéniture. En ce troisième jour du « Printemps culturel », le stand pour enfants est la vedette de cette manifestation. Les organisateurs ont proposé aux bouts de choux des ateliers de création de dessin, peinture…Un parent estime toutefois que les livres proposés ne sont pas à la portée des petites bourses « le moins cher des livres pour enfant coûte 350 DA, je trouve que c’est assez cher, tout naturellement donc, les gens préfèrent les ateliers, au moins là c’est gratuit».
Le concept du « Printemps culturel » à la base était intéressant, car, il réuni diverses activités culturelles dans le même lieu. Par contre, le côté organisationnel n’a pas été à la hauteur : mauvais choix de l’emplacement (les tentes n’ont pas résisté aux intempéries), pertes matérielles à cause des pluies et le manque de communication. Pourvu que le comité d’organisation tire des leçons pour la prochaine édition !