Alors que les pouvoirs publics se targuent des succès réalisés par le dispositif pour le soutien de l’emploi des jeunes (ANSEJ), des voix commencent à s’élever pour décrédibiliser son bilan.
Ils seraient ainsi plus de 2.700 jeunes entrepreneurs, injectés dans le secteur du transport, en situation de cessation de paiement. «Ces jeunes entrepreneurs n’arrivent plus à rembourser leurs crédits bancaires en raison de l’anarchie qui prévaut dans ce secteur», dénoncent des organisations syndicales.
Plus préoccupant, près de 11.000 transporteurs se sont reconvertis, ces trois dernières années, en clandestins en raison de la concurrence déloyale et de la saturation des lignes urbaines et suburbaines. Le secteur du transport, urbain et suburbain, baigne dans une anarchie totale au point où il est quasiment impossible de le réorganiser si l’on considère le nombre impressionnant d’opérateurs clandestins et de taxis fraudeurs qui ont investi ce créneau ces dernières années.
Un nouveau phénomène gangrène le secteur à El Bahia. Il s’agit de la «reconversion» des chauffeurs de taxis réguliers qui trouvent l’idée de travailler dans l’illégalité intéressante, voire plus rentable. Dans le secteur du transport par taxi, par exemple, la tension sur les licences a poussé nombre d’anciens «taxieurs» à opérer dans la clandestinité. Le nombre des fraudeurs est en constante hausse, à Oran.
Les taxis «fantômes» travaillent à l’ombre ou par téléphone. Ils ne payent ni charges ni impôts. Ces derniers préfèrent travailler durant les heures de pointe ou durant la soirée, pour éviter les contrôles des services de police. Durant la journée, ils maraudent dans certaines zones de la ville, notamment à Oran Est et au 2e Boulevard périphérique (ligne B). Des correspondances avaient été adressées aux services concernés pour chasser ces faux taxis, mais aucune suite ne leur a été réservée.
Bien au contraire, le nombre des fraudeurs a carrément explosé à Oran. Ni les réclamations, encore moins les pétitions en direction des services concernés pour chasser ces intrus, n’ont visiblement abouti. Une véritable «plaie» pour les taxis agréés, agacés par cette concurrence féroce et déloyale qui s’exerce au su et au vu de tout le monde.
Certains clandestins vont loin dans la provocation en racolant les clients au nez et à la barbe des chauffeurs de taxis agréés et souvent pour le même prix. Ainsi, dans la station des taxis inter-wilayas de l’USTO, de nombreux fraudeurs rôdent aux alentours à la recherche de clients potentiels. Mostaganem, Relizane, Tiaret…, ces clandestins sont prêts à vous conduire là où vous le voulez, l’essentiel pour eux est d’être payés.
A. Saïd