Le passage du nouvel an approche. Et les Algériens appréhendent d’ores et déjà ce que leur réserve l’année 2017. Le gouvernement via la loi de finances 2017, applicable à partir de janvier prochain, a déjà annoncé la hausse des taxes sur les carburants qui aura pour répercussion le relèvement des tarifs publics de transport. L’augmentation des taxes touche également les paquets de cigarettes, la banane. À cela s’ajoute la hausse de deux points du taux de la taxe sur la valeur ajoutée qui va entraîner une augmentation qui touchera une très large gamme de produits et services : produits agroalimentaires importés, produits électroménagers et électroniques, tarifs de l’électricité, de l’internet et de la téléphonie mobile. La hausse des taxes va donc entraîner des augmentations des prix d’un grand nombre de produits et services, ce qui va peser sur le pouvoir d’achat de la population.
Au chapitre rose, les prix du pétrole seront en hausse en 2017 si les pays membres de l’Opep respectent la décision de réduction de la production d’un million de barils et si les pays non-Opep appliquent l’accord de Vienne de limitation de leur production. Dès le mois de janvier, les marchés vont devoir surveiller le respect des quotas par les pays de l’Opep et des engagements des pays non-Opep. Dans ce scénario du maintien de la hausse des prix du pétrole, l’Algérie pourra souffler un peu. Les effets de la crise seront atténués. Mais les revenus financiers de l’Algérie en 2017 ne seront pas suffisants. La hausse des exportations en valeur ne pourra empêcher l’aggravation de la situation financière tellement les besoins des dépenses publiques incompressibles seront importants. Comme l’année 2016, 2017 sera l’année des coupes budgétaires, des restrictions en matière de budget d’équipement. Cette situation augure une année plus difficile pour la majorité des Algériens qui devront serrer la ceinture davantage que nos gouvernants et les détenteurs de fortunes indûment acquises. Un scénario qui, s’il se réalise, risque de compromettre la paix sociale.
Côté entreprise, le climat des affaires sera morose, selon plusieurs opérateurs. Le gouvernement procède par petits pas en termes d’amélioration de l’environnement de l’entreprise. L’année 2017 ne connaîtra pas des avancées significatives dans le domaine pour ces entrepreneurs. Ce ne sont pas des améliorations à la marge qui pourront transformer une économie dépendant quasi-exclusivement d’une ressource en voie d’extinction en une économie compétitive, capable de fournir du travail à la population et de préserver la cohésion sociale, soutient un spécialiste. Les entreprises ont besoin, souligne-t-il, d’un cadre réellement attractif pour l’investissement via l’application de réformes profondes. On sera loin de ce scénario tant nos gouvernements restent agrippés à des mesures de court terme qui ne traitent pas en profondeur les maux de l’économie nationale.
Note d’espoir, in fine pour nombre de postulants : des dizaines de milliers de citoyens pourront accéder à leur logement en 2017 en raison de l’achèvement d’un nombre important de projets dans le secteur de l’habitat.