L’ancien diplomate français et conférencier en relations internationales Michel Raimbaud estime que les relations algéro-françaises n’ont jamais pu être stabilisées.
Dans un entretien accordé à Le quotidien d’Oran, le diplomate français est revenu que l’affaire de la diffusion par France 5 du documentaire sur le «Hirak» qui a provoqué des tensions diplomatiques entre Alger et Paris.
« Près de soixante ans après l’indépendance, les relations entre l’Algérie et la France restent particulièrement intenses. Passionnelles pour ne pas dire volcaniques, elles n’ont jamais pu être stabilisées », a indiqué M. Raimbaud.
« La relation bilatérale de maintenant n’est pas seulement de nature politique, diplomatique et économique, elle intègre une dimension culturelle importante, en quelque sorte la « trace » de la France sur l’Algérie, et son caractère passionnel est exacerbé par l’importance des communautés issues d’une façon ou d’une autre de la colonisation ou de la décolonisation », a-t-il ajouté, expliquant qu’en France, une partie de la population est sensible pour des raisons diverses à la qualité et à la nature du rapport global entre les deux pays. 5 à 6 millions de personnes sont concernées : 1 million de Français rapatriés, Juifs d’Algérie, ex-coopérants, harkis et leurs familles, 1,5 million de soldats français ayant combattu en Algérie, 1 million d’immigrés algériens et leurs familles, mariages mixtes et descendance, binationaux…
Pour l’ancien diplomate, « si les relations entre la France et l’Algérie sont « fragiles», c’est que cet impact inspire toujours les médias des deux rives et qu’il est en pratique ignoré par ceux – politiques et diplomates qui ont pour métier d’élaborer les politiques étrangères et de gérer en conséquence les relations entre les Etats. »
Pour rappel, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur de Paris suite à la diffusion par France du reportage sur le Hirak qui avait suscité une large vague d’indignation auprès des internautes algériens.