Le procès dans l’affaire du Groupe Sovac pour le montage automobile et son Directeur Général Mourad Oulmi s’est poursuivi mercredi soir par l’audition de l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia et de l’ancien ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi, ainsi que de Khider Oulmi, frère du patron de Sovac, dans l’affaire de montage automobile.
En effet, l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia a nié lors de son audition toutes les accusations portées contre lui, notamment l’octroi d’indus avantages lors de la passation de marché en violation des dispositions législatives et réglementaires, abus de fonction volontaire par un fonctionnaire public en violation des lois et réglementations, conflit d’intérêts en matière de passation de marchés, dilapidation volontaire de deniers publics et usage illégal par un fonctionnaire public au profit d’une personne ou une entité, affirmant toute fois qu’il veillait toujours à préserver les deniers publics.
Ahmed Ouyahia a expliqué, à propos des charges retenues contre lui relatives à la dilapidation de deniers publics, que les décisions prises par le CNI se réfèrent aux lois de la République, affirmant qu’il avait assumé ses responsabilités et veillé à préserver les intérêts financiers du pays, l’ancien Premier ministre a déclaré : « Je réfute toutes les accusations portées à mon encontre. Je n’étais pas ministre de l’Industrie, j’étais soucieux de la préservation des deniers publics, ce qui m’a poussé à réduire la liste des bénéficiaires et des partenaires économiques. Sachez que tous ces projets étaient soumis au Conseil des ministres qui se déroulait sous l’autorité d’Abdelaziz Bouteflika et de onze ministres et c’est moi qu’on accuse de corruption et c’est ma notoriété qu’on bafoue ?! » Déclare Ouyahia rapporté par Le soir d’Algérie.
Répondant à une question au sujet d’une lettre adressée par ses soins au ministre de l’Industrie de l’époque, pour lui demander de réduire la liste des partenaires économiques avec lesquels il fallait traiter, Ouyahia a précisé qu’il cherché à préserver l’économie nationale. » En 2018, la facture du montage automobile avait déjà atteint 600 millions de dollars et c’est moi que l’on accuse à présent », accusant directement l’ancien gouvernement et l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.
» Il y avait beaucoup de plaintes émanant des hommes d’affaires exclus de ce projet. Tout le monde était au courant, le ministère de l’Industrie et la présidence le savaient aussi… j’étais, malheureusement, à la tête du gouvernement dans une période très particulière. Le président de la République était malade, il y avait l’échéance des élections » a répondu Ouyahaa sur une question du procureur concernant les raisons pour lesquelles il avait adressé une lettre à l’ancien ministre de l’Industrie qui refusait de délivrer des agréments aux hommes d’affaires.
Pour rappel, le tribunal a auditionné également l’ancien ministre de l’Industrie Youcef Yousfi, poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation liés essentiellement à l’octroi délibéré d’indus avantages, abus de fonction, conflit d’intérêts, corruption dans la conclusion de marchés publics et dilapidation de deniers publics, lequel a répondu: « je ne suis pas un corrompu ».
Rédaction d’Algérie360