L’homme aux 500 musiques de film, le grand maestro italien Ennio Morriceno, s’est éteint aujourd’hui. Cette tragique perte a secoué le monde de la musique et du cinéma et a suscité d’innombrables réactions des quatre coins du monde, entre autres celles des politiciens italiens.
Qui n’a pas trouvé son plaisir en regardant « La bataille d’Alger », « Le Bon, la Brute et le Truand », « Pour une poignée de dollars », « Il était une fois en Amérique »… et bien d’autres classiques du cinéma ? Ces œuvres du 7ème art ont un point commun, le grand compositeur italien Ennio Morriceno.
Né le 10 novembre 1928 à Rome, d’un père musicien de jazz, Ennio entame sa formation à l’Académie Nationale Sainte-Cécile de Rome, par la suite, il étudie la composition, l’orchestration, l’orgue et la musique sérielle.
Au début de sa carrière, il compose de la musique classique puis petit à petit il se tourne vers une musique plus populaire, grâce à cela, il est repéré par de nombreux artistes ainsi que des réalisateurs de cinéma.
A partir des années 1960, il entame la composition de musiques de films, il collabore particulièrement avec le réalisateur italien Sergio Leone, ensembles, ils donnent naissance à des classiques au succès planétaire notamment « Le Bon, la Brute et le Truand » en 1966, « Il était une fois dans l’Ouest » en 1968 et « Il était une fois la révolution » en 1971.
Il compose également la bande-son du célèbre film révolutionnaire « La bataille d’Alger » du réalisateur italien Gillo Pontecorvo en 1966.
Sa célébrité atteint son apogée, ses compositions sont uniques, Ennio se crée un style propre à lui, reconnaissable entre mille, il marque la naissance d’une nouvelle ère de la musique de films. Ses bandes-son inspirantes parcourent le monde et lui valent des distinctions et des récompenses internationales dont deux Oscars, deux Gloden Globes, des Grammy Awards, et pleins d’autre prix.
Malgré son succès dans le monde du cinéma, les concerts restent une partie de plaisir et de passion pour lui :
« Car au cinéma, on ne peut pas écouter avec attention la musique, il y a les dialogues, les bruits, les effets spéciaux, tout cela distrait le public. Or, la musique doit être écoutée et les concerts permettent au public d’écouter ma musique, seulement ma musique », avait-il expliqué en 2017.
Le regretté maestro s’est éteint ce lundi 06 juillet, à l’aube, à l’âge de 91 ans dans une clinique de sa ville natale.
« Il s’est éteint avec le réconfort de la foi. Pleinement lucide et d’une grande dignité jusqu’au dernier moment », a déclaré son ami et avocat, Giorgio Assumma, dans un communiqué destiné aux médias.
Des artistes de par le monde lui ont rendu hommage aujourd’hui, la classe politique italienne n’a pas manqué ce triste rendez-vous :
« Nous nous souviendrons pour toujours et avec une reconnaissance infinie du génie artistique du maestro Ennio Morricone. Il nous a fait rêver, il nous a émus et fait réfléchir, écrivant des notes inoubliables qui resteront pour toujours dans l’histoire de la musique et du cinéma », lit-on sur le tweet du Chef du Gouvernement Italien, Giuseppe Conte.
« A Dieu maestro et merci pour les émotions que tu nous as offertes », lit-on encore sur le tweet du Ministre de la Santé Italien, Roberto Speranza.
« Si triste de la disparition de l’immense Ennio Morricone. Le petit Toto de Cinéma Paradiso et tous les amoureux du compositeur sont bouleversés aujourd’hui », a réagi le violoniste français Renaud Capuçon.
Ennio Morricone est mort, mais ses œuvres resteront éternelles à jamais.