Coronavirus Algérie : “Nous traitons des cas de plus en plus sévères” (Pr Hassan Messaoudi)

Coronavirus Algérie : “Nous traitons des cas de plus en plus sévères” (Pr Hassan Messaoudi)

La situation épidémiologique se complique davantage en Algérie, une situation induite par la vague de contaminations et la recrudescence inquiétante de la pandémie sur le territoire national, les autorités sanitaires sont confrontées à plusieurs problèmes notamment le manque d’effectif et les moyens de protection. Dans un entretien accordé a notre confrère  du journal « Liberté », Le Pr Hassan Messaoudi exécrant au CHU Mustapha-Pacha, fait un compte rendu de la situation à l’hôpital ainsi que les conditions de prise en charge des personnes infectées à l’unité Covid-19 qu’il dirige.

En effet le Pr Hassan Messaoudi a expliqué dans cet entretien les facteurs qui ont favorisé la reprise de la fréquence de l’épidémie en cette période sensible de déconfinement;  » Les causes de cette explosion de chiffres sont multiples. On citera en premier lieu l’insouciance et l’indiscipline des citoyens observables dans le non-respect des gestes barrières, ainsi que le non-port de la bavette dans les lieux publics ». d’une autre part le Professeur a également condamné  la multiplication des fêtes de mariage et les réceptions dans plusieurs régions du pays, y compris dans la capitale.

S’agissant sur les épreuves dures que traverse le personnel médical pendant cette conjoncture difficile, Pr Hassani a affirmé  les choses se compliquent de plus en plus avec de nouvelles donnés :  » Nous l’affrontons durement. Il faut rappeler que nous traitons des cas qui sont de plus en plus sévères et difficiles à gérer. Ce sont des malades dont l’état nécessite une prise en charge particulière. Des patients qui ont souvent besoin de quantités d’oxygène plus importantes que d’habitude, parfois jusqu’à 15 litres par minute », par conséquent le même intervenant à expliqué que  ces cas  » exigent par conséquent une présence accrue des soignants dans la salle d’isolement par rapport aux cas traités avant. Le soignant de garde est tenu de faire plusieurs tournées dans les salles des malades à cause de leur désaturation, souffrant de manque d’oxygène. Nous avons aussi à traiter des cas infectés aggravés par des comorbidités (diabète, hypertension artérielle), ce qui suppose également une autre prise en charge particulière » a-t-il expliqué.

Dans un autre volet, et concernant  la prise en charge des cas confirmés positifs avec comorbidité, hassani a précisé que tous les cas confirmés positifs sont traités de la même façon, tout en prenant en considération certaines contre-indications, soit pour arrêter un médicament, soit pour diminuer la dose prescrite, d’autre part et pour les qui possèdent  des bilans rénaux perturbés il a ajouté :  »  nous avons été par exemple obligés d’arrêter leur traitement du diabète par voie orale et de le remplacer par l’insuline. Les cas qui ont une obésité morbide ont nécessité des doses d’anticoagulants à dose renforcée. Les cardiopathes qui ont été opérés pour les besoins d’un ressort au niveau coronarien doivent être bien contrôlés pour éviter le risque de thrombose.

Répondant à une question sur les résultats  et les premières conclusions cliniques après des cas traités, il a affirmé qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais pour un premier temps ils ont réussi a constaté que la plupart des malades ont bien évolué et ont bien réagi,  » Nous avons remarqué qu’il n’y avait pas de corrélation clinico- radiologique. Il faut savoir au passage que des lésions radiologiques ont été retrouvées chez 60 à 65% sujets asymptomatiques et dont 11% de ces atteintes présentent des lésions sévères », il a précisé toutefois que  » nos malades évoluent favorablement hormis la persistance chez certains patients d’une anosmie (perte de l’odorat) qui a duré plus longtemps que les autres symptômes cliniques ».a-t-il-déploré.

Pour conclure, le Pr Hassani a avoué :  » Après plus de cinq mois sur le front, nous sommes épuisés physiquement et mentalement, surtout avec l’atteinte de certains de nos confrères et consœurs, notamment après le décès de certains. Il faut souligner que personne ne peut prédire ni la durée ni la fin de la pandémie. Ce qui va retentir vraisemblablement sur notre vie privée et sur les patients.

Rédaction d’Algérie360