Le général à la retraite Ali Ghediri, en détention depuis 13 mois pour « atteinte au moral de l’armée », a écrit une lettre, depuis la prison d’El Harrach, rendue public hier lundi par ses avocats.
Après avoir entamé une grève de la faim, Ghediri a tenu tout d’abord, à expliquer « les raisons » de sa décision. « Je ne veux pas que cette décision suscite une compassion quelconque de quelque partie que ce soit pour la forme au détriment du fond, parce que la grève de la faim est, au final, que la forme, et le fond n’est autre que la raison qui a conduit à cette décision », a-t-il écrit.
Concernant son incarcération, il estime que « tout ce que j’ai subi durant mon confinement politique à la prison d’El Harrach a une seule source et une seule cause, à savoir ma candidature à l’élection présidentielle du 18 avril 2019, criminalisée volontairement sur la base de mon programme électoral ».
Dans sa déclaration, Ali Ghediri a expliqué son programme pour les élections du 18 avril. Il a en effet mis en avant le fait qu’il était « le premier à parler de rupture ». « Chacun doit se rappeler que c’est dans ces circonstances que j’ai dit à l’occasion de la déclaration de ma candidature à l’élection présidentielle : ‘‘Ou moi ou le système.’’ Et que la candidature de l’ex-Président m’importe peu, parce que j’avais confiance en moi-même et en le peuple algérien », a-t-il ajouté.
Quant à son accusation de « porter atteinte à l’armée », le général à la retraite affirme que lorsque certaines personnalités politiques s’étaient attaqué à l’armée, en 2016 et en 2017, il était « le seul à avoir répondu pour la défendre, et ce, lorsque tous, y compris les institutions officielles, se sont tus ».
Il réitère de surcroit qu’il ne cherche pas à susciter de « la compassion » mais veut que « tout le monde sache la vérité avant qu’il ne soit trop tard ». Et d’ajouter, « mon propos n’est pas de nier les inculpations dirigées contre moi, mais je veux prendre à témoin le peuple algérien que tout ce que j’endure depuis plus d’une année est le fait de mesures malintentionnées visant à porter atteinte à ma personne, ma dignité et à la réputation de ma famille révolutionnaire de père en fils ».
Par ailleurs, ses deux avocats, Khaled Bourayou et Hatem Berech, rapportés ce mardi par le quotidien El Watan, ont regretté n’avoir pas pu faire revenir, Ali Ghediri, sur sa décision de faire une grève de la faim illimitée. Une chose qu’ils ont jugé de « destructrice ».
Rédaction d’Algerie360