Après la confusion qui a eu lieu au sujet de la nomination de l’historien français Benjamin Stora pour représenter la France auprès de la commission mixte sur les questions mémorielles de la colonisation, voilà que le Chef de l’État français, Emmanuel Macron, le charge officiellement de cette mission.
Le Chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a reçu, hier, vendredi 24 juillet, l’historien français Benjamin Stora et lui a confié la mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie« , en vue de favoriser « la réconciliation entre les deux peuples« , a annoncé l’Élysée.
Les conclusions de cette mission seront attendues à la fin de l’année, et elle « permettra de dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, ainsi que du regard porté sur ces enjeux de part et d’autre de la Méditerranée », a expliqué la Présidence française.
Du côté algérien, le Chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé la nomination du Docteur Abdelmadjid Chikhi, Directeur Général du Centre National des Archives Algériennes, comme conseiller aux questions de la mémoire et chargé de traiter avec la partie française.
Jeudi dernier, à la veille de sa nomination, l’historien Benjamin Stora avait affirmé, aux ondes de la Radio France Internationale (RFI), qu’ « il n’est pas un représentant de l’État français », comme rapporté par plusieurs médias français et algériens.
Il s’est également exprimé au sujet de cette initiative de réconciliation, « On ne peut jamais définitivement réconcilier des mémoires. Mais je crois qu’il faut avancer vers une relative paix des mémoires pour précisément affronter les défis de l’avenir, pour ne pas rester prisonniers tout le temps du passé parce que l’Algérie et la France ont besoin l’une de l’autre », a-t-il expliqué.
« L’histoire en Algérie comme en France est une histoire à enjeux (…) On a effectivement de part et d’autre de la Méditerranée essayer d’approcher au plus près possible une histoire qui soit celle des faits eux-mêmes et qui ne soit pas une histoire idéologisée en permanence, ou instrumentalisée en permanence », a-t-il souligné.
Cette initiative vise à mener un travail de « vérité », qui tend à réconcilier les deux peuples, algérien et français, au sujet de leur passé commun. Dans la lettre de mission de Benjamin Stora, le Chef de l’État avait indiqué qu’ « il importe que l’histoire de la guerre d’Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtries« .