Le Directeur Général de l’Agence Nationale des Déchets (AND), Monsieur Karim Ouamane, a annoncé, mercredi dernier, que l’opération de la collecte des peaux des moutons, sacrifiés à l’occasion de l’Aïd El Adha, n’aura pas lieu cette année à cause de la pandémie du Coronavirus.
La célébration de l’Aïd El Adha cette année est très particulière en grande partie à cause de la situation épidémique que traverse le pays. À cet effet, le Directeur Général de l’AND, Monsieur Karim Ouamane, a prévenu les citoyens, mercredi dernier, que la collecte des peaux de moutons sacrifiés n’aura pas lieu cette année, comme à l’accoutumé, à cause de la pandémie de la Covid-19.
« La campagne de sensibilisation pour l’Aïd lancé par notre agence cette année ne portera pas sur la collecte des peaux de moutons (au profit des tanneries), mais plutôt sur les mesures d’hygiène afin d’éviter que l’acte du sacrifice ne se transforme en nouveau facteur de contamination », a-t-il déclaré.
Dans ce même contexte, Monsieur Ouamane a appelé les citoyens à respecter les mesures d’hygiène, particulièrement l’emballage des déchets d’abattage, qui sont classés dans la catégorie des déchets « spéciaux », et qui présentent un risque de propagation du virus.
« Ces restes animaux classés dangereux ne devraient pas être collectés avec les ordures ménagères car ils constituent une source potentielle de risque pour la santé publique », a-t-il expliqué.
Le Directeur de l’AND a fait remarquer que, selon les données du système national d’information sur les déchets (Cnid), le volume des ordures ménagères atteint un pic durant l’Aïd El Adha. Habituellement, ce volume frôle les 35.620 tonnes par jour, et enregistre une hausse de 10 % durant l’Aïd El Adha. Cependant, il a estimé que cette année, exceptionnellement, le volume des ordures connaîtra une légère baisse suite à la renonciation de plusieurs familles au rite du sacrifice à cause de la situation sanitaire du pays.
Toujours dans le contexte épidémique, Monsieurs Karim Ouamane a fait savoir que les déchets hospitaliers connaissent une hausse de 30 % depuis le début de la pandémie.
« Cette recrudescence concerne essentiellement les déchets médicaux « potentiellement contaminés » tels les gants, les bavettes, les pansements, les seringues, les coupants et tranchant », a-t-il souligné.
« Il y a eu certainement encore un nouveau accroissement de déchets hospitaliers durant ces trois derniers mois, notamment en juin et juillet avec l’augmentation importante des cas contaminés par le Coronavirus au cours de cette période », a-t-il rajouté, en soulignant que l’AND ne peut donner un taux réel avant de finaliser l’opération de la collecte des données auprès des structures hospitalières.
Concernant les srcutures de la santé, malgré la hausse des déchets à cause de la pandémie du Coronavirus en Algérie, la situation reste maitrisable pour l’AND quant à la collecte et au traitement de ces déchets. Madame Fatma-Zohra Barça, Directrice Technique de l’AND, l’a assuré en expliquant que 13 unités privées, spécialisées dans le traitement des déchets dangereux, ont été mises en avant réparties entre les différents hôpitaux et CHU du pays. Leur capacité est évaluée à 45.000 tonnes par an, avec plus de 164 incinérateurs.
« Ces structures couvrent largement les déchets hospitaliers même en cette conjoncture de crise sanitaire. Globalement, la production d’activité de soins à risque infectieux et assimilés (DASRI) dépasse les 30.000 tonnes par an », a-t-elle affirmé.
Ce volume se répartie sur trois catégories de déchets, comme a expliqué Madame Barça, à savoir :
- Les déchets anatomiques issus des blocs opératoires et qui sont, généralement, enterrés après désinfection.
- Les déchets infectieux susceptibles d’affecter la santé humaine, également appelés « déchets d’activités de soins à haut risque infectieux ».
- Les déchets toxiques constitués par les résidus et les produits périmés pharmaceutiques, chimiques et de laboratoire. Ainsi que les déchets avec de fortes concentrations de métaux lourds (les radios, les acides, les huiles usagées et les solvants).
« Vue leur dangerosité, leur gestion obéit à une réglementation très pointilleuse et spécifique ainsi qu’un le personnel qualifié et formé en conséquence », a-t-elle indiqué.
À propos de ce même sujet, la Directrice Technique de l’AND a mentionné l’enthousiasme des opérateurs privés à accomplir ces missions, en effet, il est question d’une soixantaine d’opérateurs chargés de la collecte, du stockage, du transport et de l’évacuation des déchets vers les centres de traitements spécialisés.
« Cela a permis de soulager les structures hospitalières tout en limitant l’impact environnemental de ces déchets sur le personnel médical et l’environnement », a-t-elle déclaré.