Plusieurs anciens cadres de l’administration poursuivis dans le cadre du procès de Abdelghani Hamel, ont évoqué, lors de l’audience, les ordres et les pressions des anciens haut responsables.
Le directeur des Domaines de la wilaya de Tipasa Ali Bouamirirène, a catégoriquement nié les accusations portées à son encontre ; « dilapidation de deniers publics » et « abus de fonction ». Le prévenu a évoqué « d’énormes pressions ». Il a affirmé que c’est « en début 2016, sous le couvert de l’investissement, qu’a commencé la dilapidation organisée du foncier ».
Il affirme avoir été déféré devant la commission sécuritaire de la wilaya après avoir été opposé aux décisions illégales. « Je faisais l’objet d’énormes pressions », a-t-il affirmé au juge dans des déclarations rapportées par El Watan. « J’avais reçu une lettre m’ordonnant de retirer les plaintes devant le tribunal, alors que j’avais engagé une procédure contre le wali de Tipasa, auprès du parquet de Tipasa » continu Ali Bouamirirène.
Et d’ajouter « j’ai reçu une instruction du Premier ministre, sous le couvert du directeur général des Domaines, où il m’est demandé de retirer les plaintes contre les décisions de concession sur des terres agricoles ou des ZET (zones d’extension touristiques). Lors de son audition, Bouamirirène ne cesse d’évoquer « la guerre menée » contre sa personne à cause de ces terrains, dont celui octroyé aux enfants de Hamel, à Magtaâ Kheira, pour la réalisation d’une unité de production de médicaments.
Questionné à propos du logement social accordé à Chafik Hamel, l’ex-directeur de l’OPGI de Hussein Dey, à Alger, Mohamed Rehaimia, également poursuivi pour « dilapidation de deniers public » et « abus de fonction » a évoqué les ordres du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh. « L’Opgi ne donne pas de logements. Nous avons reçu un ordre du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, pour affecter un logement à Hamel. Nous n’avons fait qu’exécuter cet ordre ».
Djelloul Hamrat de l’Agerfa poursuivi lui aussi pour « abus de fonction », « dilapidation de deniers publics » et « d’indus avantages », a évoqué les instructions du Wali Zoukh concernant Chahinez Hamel, fille du principal mis en cause.
Concernant le terrain de Bab Ezzouar affecté à Chahinez Hamel, et les redevances de 150 millions de dinars qu’elle n’avait pas payées, malgré la mise en demeure, le juge lui a demandé « pourquoi ne lui avez-vous pas retiré la concession ? », il a répondu que « l’ex-wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, nous a instruit de ne pas l’inquiéter. L’instruction ne la concerne pas elle uniquement, mais aussi Mahieddine Tahkout ».
C’est au tour de l’ex wali de Tipasa, Moussa Ghelai, également poursuivi pour les mêmes motifs. Le juge l’interroge sur 7 décisions signées, malgré leur annulation par le tribunal administratif. « L’ex-ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, m’avait appelé pour avoir des explications sur l’affaire du fils Hamel. Il me demande de la régler en me précisant qu’il s’agissait d’une instruction du Premier ministre », a-t-il déclaré.
Il ajoute de surcroit que « même Saïd Bouteflika m’a contacté par téléphone pour me dire de trouver une solution à l’affaire AMC, la société du fils de Hamel et lui restituer la parcelle de terrain ».
Rédaction d’Algerie360