Les associations luttant pour les droits de la femme en Algérie se mobilisent pour dénoncer les féminicides et les violences commises à l’égard des femmes algériennes, notamment en cette période de pandémie.
Dans un article de sensibilisation de notre confrère Liberté, le total des féminicides en Algérie s’élève à 33 femmes assassinées, et ce depuis le début de l’année en cours.
Les associations luttant pour les droits de la femme, telle que l’association des Femmes Algériennes Revendiquant leurs Droits (FARD), dénoncent ces crimes et tentent de les énumérer au cas par cas en citant (selon les informations disponibles) : le nom de la victime, son âge, les circonstances du crime, la région et éventuellement certains détails sur la situation de la victime.
Selon le décompte de l’association, le nombre de féminicides a augmenté depuis le début de la crise sanitaire du Coronavirus, précisément depuis la mise en place du confinement. À la date du 12 mars, le total des femmes assassinées depuis le début de l’année était de 5 cas, pour atteindre vers la mi-juin un total de 23 cas. 10 cas supplémentaires ont été recensés en juillet, pour atteindre un record de 33 femmes assassinées.
Le dernier cas recensé par la FARD est celui d’une certaine Ourda, âgée de 40 ans et mère de 4 enfants, tuée par son conjoint avec un fusil de chasse.
« À partir de ce décompte, nous avons le devoir et la mission de diffuser l’information. Le but n’étant pas de dire qu’il y a plus ou moins de féminicides, mais d’interpeller les pouvoirs publics pour que cette information revienne dans les données sur les violences faites aux femmes », explique Madame Fatma Boufenik, fondatrice de la FARD, à Liberté.
Madame Boufenik rajoute, qu’à travers les réseaux sociaux, l’association tente d’alerter l’opinion publique et de sensibiliser les citoyens quant à ce fléau, soulignant que les femmes victimes de violences conjugales ne sont pas réellement conscientes qu’elles sont des « victimes », et cela revient à la vision sociale portée sur la femme dans son rôle d’épouse et de fille.
Cette hausse des violences conjugales et des féminicides, en cette période de pandémie, ne concerne pas uniquement notre pays, c’est également le cas de certains pays européens, entre autres, de la France et l’Italie, comme indiqué par plusieurs médias étrangers.
À cet effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis en place, sur son site officiel, une rubrique intitulée « Questions-réponses : Violence à l’égard des femmes et Covid-19 », à travers laquelle elle apporte des éclaircissements sur le sujet pour sensibiliser les différents acteurs qui peuvent être confrontés à une situation de violence à l’égard des femmes.