Les dessous de l’affaire des frères Kouninef

Les dessous de l’affaire des frères Kouninef

Le procès des frères Kouninef est programmé pour le 19 août prochain. Les quatre frères sont poursuivis pour « obtention d’avantages illégaux, blanchiment d’argent, trafic d’influence sur des fonctionnaires en vue d’obtention des avantages, surfacturation… ». Des affaires qui remontent à l’époque du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

La relation entre les Kouninef et l’ancien président Abdelaziz Bouteflika remonte aux années 70. Leur défunt père Ahmed Kouninef a beaucoup aidé Abdelaziz Bouteflika quand ils étaient à Genève en Suisse, selon ce qu’a rapporté le quotidien le Soir d’Algérie.

À cette époque, rien ne va pour Bouteflika. Kouninef intervient alors, rétablit la situation, Abdelaziz bénéficie d’une aide précieuse qui lui permet de remonter la pente.

En 2006, Ahmed Kouninef décède, et Bouteflika qui se sentait redevable, prend ses quatre fils sous sa protection. Les éléments recueillis durant l’enquête qui a mené à l’incarcération des trois frères révèlent les conséquences des directives de Bouteflika.

Les relevés des appels téléphoniques révèlent une très longue liste de personnalités mises en cause. Parmi ceux qui y figurent ; Saïd Bouteflika, Ahmed Tartag, coordinateur des services de sécurité, Mokhtar Reguieg, chef du protocole, le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, Mahdjoub Bedda, alors ministre chargé des Relations avec le Parlement, Abdelghani Zaâlane, alors ministre des Travaux publics.

Sont également cités dans la liste des anciennes personnalités incriminées et transmise à la Cour suprême, rapportée par le même journal : « Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Temmar Abdelwahid, Abdeslam Bouchouareb, Amar Tou, Houda Feraoun, Amar Ghoul, Necib Hocine, ex-ministre des Ressources en eau, Arkab Mohamed, Baraki Azzedine, ex-P-dg de l’Agence nationale des barrages, Loukal Mohamed, ex-ministre des Finances et ex-P-dg de la BEA, Ould Kaddour, ex-P-dg de la Sonatrach, Abdelkader Zoukh, Bedersi Ali et Far Bachir, anciens walis de Jijel, Farouk Bahmid, ex-P-dg des douanes ».

Les services accordés par le pouvoir exécutif de l’époque aux Kouninef est mentionné tout au long de l’enquête. Pourtant ces derniers sont unanimes : « Il s’agissait de connaissances, on nous appelait pour nous souhaiter un bon Aïd ou nous saluer ».

Pour leur avocat Me Chelgham Djamil, « Ces hommes d’affaires activaient dans des sociétés parfaitement organisées… Ces personnes ont hérité de ces entreprises, elles n’ont rien créé ». Les frères Kouninef sont poursuivis pour « obtention d’avantages illégaux, blanchiment d’argent, trafic d’influence sur des fonctionnaires en vue d’obtention des avantages, surfacturation… »

Concernant Souad Kouninef, la sœur, qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé en juillet 2019, l’avocat souligne qu’elle « n’a rien à voir dans ce dossier », et ajoute « elle est associée à ces entreprises par la force d’une fredha, c’est une héritière au même titre que ses trois frères ».

Onze personnes sont poursuivies dans la même affaire. Des responsables au sein des 54 sociétés sont également mis en cause et poursuivis.

Rédaction d’Algerie360