Malgré la clarté du décret exécutif n°20-69, du 21 mars 2020, qui met en évidence le droit des femmes enceintes et des malades chroniques travaillant en milieu hospitalier à bénéficier d’un congé exceptionnel, plusieurs responsables d’institutions et administrations publiques et des directions des hôpitaux refusent de se soumettre à la dernière directive du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, inhérente au congé exceptionnel des femmes enceintes ou ayant des enfants de moins de 14 ans à charge.
De nombreuses femmes concernées par cette disposition ainsi que de nombreux praticiens de la santé ont témoigné leur désarroi au quotidien « Le Soir d’Algérie ». En effet, la goutte qui a fait déborder le vase, c’est le décès d’une aide-soignante, au terme d’une grossesse, relevant de l’Établissement public hospitalier de Chechar, situé dans la wilaya de Khenchela, la défunte qui a vue sa demande d’un congé refusé par le directeur de l’établissement sous prétexte qu’elle n’a pas fréquenté les patients atteints de Covid-19, » «Nous portons à votre connaissance que le droit au congé exceptionnel des femmes enceintes arrivées au troisième trimestre de leur grossesse n’est accordé qu’à celles qui effectuent au moins une garde par semaine dans les unités Covid-19» telle est la réponse reçue par la défunte.
Le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Ghachi Lounès, a déclaré que justifier un refus de congé exceptionnel pour cette catégorie de travailleurs par le fait «qu’ils ne sont pas en contact direct avec des sujets Covid-19 est totalement insensé », accusant toutefois «certains directeurs» qui « font la pluie et le beau temps au sein de ces structures sans être inquiétés», au détriment du personnel médical, «Une femme enceinte de plus de six mois n’a rien à faire dans un hôpital », a-t-il ajouté.
Lounès Ghachi a affirmé qu’ils ont à l’époque interpellé le Premier ministre et le ministre de la Santé pour rectifier le tir et permettre à cette catégorie de bénéficier d’un congé exceptionnel moyennant un dossier médical ou un contrôle au niveau des services de médecine du travail. Malgré ces démarches, des femmes enceintes été maintenus en activité, il a également regretté une lenteur dans la prise de décision ayant coûté la vie à beaucoup de personnes, invitant à cet effet, la tutelle à se pencher sur ces mauvaises pratiques qui ne cessent de se banaliser et à réagir promptement, afin d’éviter de pareils scénarios.
Rédaction d’Algérie360