Depuis plus de d’un an, plusieurs officiers supérieurs de l’armée se sont retrouvés en prison ou poursuivis en justice pour implications directes ou indirecte à des affaires de corruption.
Tout a commencé en 2018 avec l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis à Oran, sur un navire transportant de la viande importée de l’homme d’affaires, qui est actuellement en prison, Kamel Chikhi, alias « Kamel El Bouchi ».
Quelques semaines après l’éclatement de l’affaire El-bouchi, 5 généraux-majors, dont le général Lahbib Chentouf de la 1re RM, et l’ancien patron de la Gendarmerie nationale, Menad Nouba, sont limogés et incarcérés par le tribunal de Blida.
Et c’est là où le général Ghali Belksir a pris les commandes de la Gendarmerie nationale avec un pied à la Présidence et un autre au ministère de la Défense.
Trois semaines plus tard, les cinq officiers supérieurs sont libérés sur décision de said Bouteflika, conseillé du président déchu à l’époque. Mais la décision n’est pas du goût du général de corps d’armée le défunt Ahmed Gaïd Salah.
Avec le déclenchement des manifestations du Hirak et la dégradation de l’Etat de santé d’Abdelaziz Bouteflika, le défunt Gaïd Salah, en colère après les « réunions secrètes » de Tartag, Said et le général Toufik, décide de passer à la vitesse supérieure en présentant ces réunions comme « un complot » contre l’Etat et les déférer devants la justice militaire.
Alors, il ramène le jeune colonel Boubekeur et le nomme à la tête de la DCSA (Direction centrale de la sécurité de l’armée) pour enquêter sur les oligarques.
Dérangé par les investigations du tout nouveau chef de la DCSA, le général Belksir fait appel au général Wassini Bouazza, pour mettre l’équipe du colonel Boubekeur « hors-jeu » car Bouazza était aussi menacé. Alors il monte un dossier de prétendus «chantages» contre le colonel Boubekeur qui a fini par être débarqué de son poste et placé en détention.
Sur recommandation du général Bouazza, c’est le colonel Nabil, qui est nommé chef de la DCSA. Maintenant le duo Belksir-Bouazza se tourne vers le Hirak pour essayer de le déstabiliser en faisant recours aux «mouches électroniques» et aux arrestations des porteurs de drapeaux amazighs pour diviser les marches.
Quelques mois après, le général Belksir se fait limoger. Ses affaires et celles de son épouse présidente de la cour de Tipaza, le rattrape suite à des révélations d’anciens ministres qui avaient des relations avec lui.
Suite à son limogeage, le général Belksir et sa famille s’envole vers l’Europe pour fuir la justice. Mais le général Bouazza est toujours aux commandes.
À l’approche des présidentielles du 12 décembre, le général Bouazza donne des directives à de nombreux walis et à des hommes d’affaires pour aider le candidat Azzedine Mihoubi afin qu’il remporte les élections.
Alors que le général Bouazza se sentant intouchable, il est rattrapé par l’affaire colonel Boubekeur. La justice découvre que son dossier est monté de toutes pièces. Quelques semaines après, c’est la chute de Wassini Bouazza. Il est arrêté et placé sous mandat dépôt.
Ces révélations ont été rapportées par nos confrères d’El Watan.