Le parti politique Jil Jadid, présidé par M. Sofiane Djilala, a rendu public ce vendredi, 28 août, sa contribution au débat national sur la réforme constitutionnelle.
La contribution du parti Jil Jadid s’inscrit dans le cadre de la révision de la Constitution, qui sera soumise à un référendum le 1er novembre prochain, comme annoncé par le Chef de l’État, M. Abdelmadjid Tebboune.
Ainsi, le document de Jil Jadid s’arrête sur différents points qui visent d’instaurer « un véritable changement du système en Algérie ».
« L’Algérie a besoin de réformes profondes. Le pays doit se préparer à un changement de régime tant dans sa conception que dans sa pratique. Car, au-delà des nécessaires amendements à la Constitution et aux lois actuelles qui organisent la vie publique et politique, il est indéniable que le peuple algérien a atteint un degré de maturité tel qu’il ne peut plus accepter d’être dirigé comme il l’a été durant ce dernier demi-siècle. Le régime qui a régné sur la société n’a plus, de toutes les façons, d’ancrages psychologiques, doctrinaux, moraux et politiques pour pouvoir persister tel qu’il est », introduit le document de Jil Jadid.
« L’Algérie, de par son histoire ancienne, ses structures anthropologiques et surtout de par son passé récent, ne pourrait fonctionner selon un modèle parlementaire. Non pas que les Algériens seraient moins démocrates, mais tout simplement parce que le parlementarisme n’émane pas de notre culture. Le parlementarisme a été d’abord l’expression de la démocratie dans des États monarchiques », explique le même document au sujet de la nature du régime politique.
Dans ce même contexte, Jil Jadid estime qu’un régime semi-présidentiel est le mieux adapté au tempérament du peuple algérien.
« Il est donc inutile de bouleverser le schéma auquel s’est habitué le peuple Algérien. Le régime semi-présidentiel est celui qui semble le mieux adapté à son tempérament. Il est naturel pour lui qu’un homme puisse représenter la nation. Notre culture nous prédispose à déléguer notre confiance à un homme qui représente le peuple. Cependant, il faut introduire des contre-pouvoirs sérieux à l’institution présidentielle et libérer par ailleurs des marges de pouvoir au profit d’autres institutions. Il serait imprudent de laisser le loisir à un homme, quel qu’il soit, d’user de tous les pouvoirs qui lui sont conférés par l’actuelle Constitution amendée en 2016 », souligne la même source.
Le document de Jil Jadid évoque également l’équilibre des pouvoirs exécutifs soulignant son avis favorable au retour du poste du chef du gouvernement et défavorables à celui de vice-président.
« Le Président de la République, élu par le peuple, doit être le garant du fonctionnement normal des institutions de la République. Il doit pouvoir engager les réformes de fond et sur le long terme et conduire la politique extérieure. Il doit être la clef de voûte du système institutionnel et le Chef de l’exécutif au sens large. De par cette charge, il lui devient difficile de gérer un gouvernement au quotidien », explique le document du même parti.
« Il (le Président de la République) doit, à l’évidence, se faire seconder d’un véritable Chef de gouvernement, lui-même responsable face au parlement (donc choisi par le Président de la République avec l’aval de la majorité parlementaire – vote de confiance) (…) Le poste de Vice-Président semble, par contre, en déphasage avec l’esprit du semi-présidentialisme. Un exécutif à deux pôles (Présidence et Chefferie du Gouvernement) répond à des impératifs et à une logique politique. Par contre, un troisième pôle (Vice-Président), pourrait créer des tensions inutiles et des empiètements de prérogatives entrainant plus de confusion que de solutions », rajoute Jil Jadid dans le même contexte.
Le parti politique Jil Jadid traite, à travers son document, du pouvoir législatif, judiciaire et sécuritaire, et propose la création d’une Cour Constitutionnelle pour « contrôler la régularité de l’application des dispositions constitutionnelles ».
Jil Jadid propose aussi le « retrait du sigle du FLN de la scène politique », jugeant que ce « sigle appartient à la nation et à la mémoire collective ».