L’ancien Ministre de la Défense Nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar, a rendu publiques de nouvelles déclarations hier, vendredi 28 août, qui affirment qu’il n’a pas été approché par les autorités du pays.
Condamné par la justice militaire pour « complot contre l’armée » et réfugié à l’étranger, le général à la retraite Khaled Nezzar, a fait part, hier, de nouvelles déclarations qui appellent à la « cohésion et la protection de l’autorité politique », mais aussi à la « symbiose au sein de l’armée », comme rapporté par El Watan et AlgériePatriotique.
« C’est l’histoire qui se répète : le nom Nezzar est utilisé pour porter atteinte à la stabilité politique et, encore plus grave, à la cohésion de l’ANP. Mon message s’adresse aux jeunes et à la majorité populaire qui, de par son âge, ne connaît pas forcément les détails de son histoire pour faire le juste parallèle entre ce que nous avons vécu dans les années 1990 et ce que le pays vit aujourd’hui. Une jeunesse qui s’alimente en informations par les réseaux sociaux, une évolution qui est en soi normale et à l’ère du temps. Sauf que ces médias sociaux sont aujourd’hui largement contrôlés par des puissances non gouvernementales, contrairement à ce que nous avons connu dans ces années 1990, où la notion de guerre Proxy (par procuration) était très vague », a-t-il expliqué.
« Dans les années 1990, les jeunes Algériens ont été utilisés et introduits dans l’arène politique brusquement, sans y être préparés. Ensuite, ce sont les divisions idéologiques qui ont été amplifiées par des tracts et certains médias lourds émettant de l’étranger en faveur de la partie la moins bien préparée aux enjeux démocratiques. Il s’en est suivi les événements de la décennie noire que l’ANP a su maîtriser et combattre par sa cohésion d’abord », a-t-il rappelé.
Dans ce même contexte, l’ancien Ministre de la Défense Nationale a estimé que « politiser l’ANP était une erreur », rajoutant que l’armée était « l’institution du peuple ».
« L’étape la plus difficile est celle qui est en cours et qui vise l’ANP avec le slogan «Madania machi âskaria» (un État civil et non militaire). Car si l’ANP tombe, ou est déstabilisée, c’est l’État qui s’en trouvera anéanti. Si l’ANP tombe, les problèmes de la région déborderont sur l’Algérie. C’est l’objectif d’une guerre Proxy (par procuration). L’ANP est populaire. C’est sa force. Elle est composée des enfants du peuple, sortis des grandes villes et des douars. L’ANP n’est pas politique et ce serait une erreur de la politiser. Je l’ai dit l’été dernier à l’occasion d’une vidéo que j’ai diffusée à l’adresse des jeunes cadres de l’ANP, non pas pour qu’ils se rebellent, mais pour qu’ils prennent conscience de leur responsabilité. Notre ANP prend le relais lorsque les institutions du pays ne sont plus capables d’agir. Heureusement, aujourd’hui, l’ANP est entre de bonnes mains. Le fait que les autorités militaires et politiques travaillent ensemble pour maintenir sa cohésion en est un signe. C’est le plus important », a-t-il indiqué.
Dans sa déclaration, le général à la retraite a souligné qu’il n’a pas été approché pas les autorités du pays, rajoutant que lui et son fils, faisaient l’objet d’une « affaire politique ».
« A ce propos, il m’importe de signaler qu’aucune discussion n’est en cours avec les autorités du pays, ni civiles ni militaires. Depuis mon exil en juin 2019, je n’ai jamais eu à discuter avec elles et je n’ai jamais exigé le départ de quiconque », a-t-il déclaré.
« L’affaire dont mon fils et moi-même faisons l’objet est politique. Elle a été enclenchée sur ordre par l’ancienne équipe au pouvoir, dans un but de pure revanche et dans le cadre d’un agenda politique. Maintenant, cela se sait. Cette affaire ne pourra être résolue que par un acte politique seul à même de réparer cette injustice qui a poussé à l’exil, au-delà de ma personne, nombre de citoyens et cadres de la nation dont l’Algérie a grandement besoin aujourd’hui », a-t-il rajouté.
À la fin, il a appelé les « civils et les militaires à collaborer en symbiose, en tout temps et au sujet de toutes les questions d’intérêts nationaux de l’Algérie« .
Pour rappel, Khaled Nezzar a été condamné à une peine de 20 ans d’emprisonnement par contumace par le tribunal militaire de Blida pour « complot contre l’armée ». Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre, ainsi que son fils Lotfi, par le même tribunal.