Le Directeur de la migration au Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, M. Hassan Kacimi, est revenu sur l’affaire des groupes « djihadistes » qui ont tenté de « se déplorer en Algérie en 2018 ».
Dans un entretien accordé à notre confrère El Watan, M. Hassan Kacimi, Directeur de la migration au Ministère de l’Intérieur, s’est exprimé sur les conflits étrangers dans la région du Sahel, sur les migrants subsahariens qui se déplacent vers l’Algérie et les éventuels risques qui menacent le pays.
« Les conflits et les armes ont encore de beaux jours dans le Sahel, et ce qui se passe en Libye est intimement lié à la situation crisogène qui lamine cette région. Une grande concurrence est engagée entre diverses forces étrangères et des groupes d’intérêts qui interviennent dans le Sahel, dans les domaines de la coopération sécuritaire et du développement, sous la forme de contrats d’adhésion, dont les clauses sont assassines et léonines, ou sont sous la forme d’aide et d’assistance militaire conditionnelle, permettant l’installation de bases militaires qui sont le prélude à la mise sous tutelle des pays du Sahel, du Maghreb et du Moyen- Orient, au nom de l’entraide et de la coopération », a-t-il expliqué dans un premier temps.
Interrogé sur les raisons qui poussaient ces pays à se livrer en course pour installer de nouvelles bases militaires dans la région, M. Kacimi a révélé que le prétexte derrière ces installations militaires était « la lutte anti-terroriste », rajoutant que ce « n’était pas un bon signe pour les pays qui accueillaient de telles structures ».
« La poussée comme des champignons des bases militaires en Afrique, notamment au Niger avec plus de dix bases, se fait au nom du prétexte fallacieux de la lutte contre le terrorisme. Il s’agit là d’un signe avant-coureur de lendemains non enchanteurs pour les pays qui les accueillent, aussi bien dans le Sahel que dans le Maghreb, ou au Moyen-Orient, parce qu’en contrepartie, ils cèdent définitivement la souveraineté de leur pays à des entités étrangères, omnipotentes, dominatrices et méprisantes », a-t-il révélé.
Dans ce même contexte, le Directeur de la migration au Ministère de l’Intérieur a révélé que sous la facette des « activités humanitaires », destinées aux populations fragiles, se cachait des « cartels, voire des interventions militaires ».
« Ces organisations humanitaires ont pour terrain de prédilection les espaces géographiques, à forts potentiels miniers, là où les enjeux géostratégiques se manifestent par des formes violentes, faisant intervenir des groupes armés et terroristes, ou des acteurs non étatiques, qui sont naturellement instrumentalisés à bon escient, pour justifier ces interventions étrangères. Les expériences ont montré et prouvé que les interventions étrangères ont eu pour résultat l’affaiblissement des États et leur recul, en laissant la place aux groupes armés et terroristes. Les grosses cylindrées, les grands cartels se mobilisent pour la grande curée, chacun à sa manière, pour s’installer durablement sur ces territoires, non gouvernés, pour s’octroyer le maximum d’avantages, pour l’exploitation des ressources minières de ces pays », a-t-il encore rajouté.
Concernant le cas de l’Algérie, M. Kacimi a déclaré que de faux migrants, à savoir, « des criminels et des terroristes avaient bénéficié du statut de « réfugié » en se présentant avec de fausses identités ». Il a également révélé l’existence d’un « réseau criminel » pour organiser les circuits et l’installation de faux migrants.
« Il faut savoir que l’intervention étrangère s’est investie également dans le dossier de la migration, pour encourager le déplacement de populations entières subsahariennes vers l’Algérie. Dans le lot de ces migrants, on a recensé de faux migrants, des criminels et des terroristes avec de fausses identités, qui ont pu bénéficier à Alger du statut de réfugié, à l’insu des autorités publiques. À Tamanrasset, Agadez, Niamey et Bamako, des réseaux criminels se sont installés pour organiser le circuit des migrants, devant bénéficier du statut de réfugié en Algérie. Le complot de l’intervention étrangère, sous la filière migratoire, a été démantelé grâce à la perspicacité de nos services opérationnels. Dans le créneau de l’assistance aux réfugiés, il faut se garder de faire des amalgames, pour n’accorder la protection internationale qu’aux personnes qui entrent dans le cadre de la Convention de Genève sur les réfugiés et d’en exclure systématiquement les migrants économiques. La qualité de réfugié est reconnue par l’État. Il faut être vigilant pour que cette compétence régalienne et d’ordre public ne soit accaparée par le HCR (Haut Commissariat aux réfugiés) à Alger, qui n’est qu’un auxiliaire des pouvoirs publics. On ne peut pas donner une protection juridique internationale à des criminels et des délinquants », a-t-il révélé.
L’expert des flux migratoires et des menaces dans le Sahel est revenu en 2018, où des réseaux « djihadistes » tentaient de se déplorer en Algérie via les frontières maliennes et nigériennes. M. Kacimi a expliqué que le but de ses criminels, en infiltrant l’Algérie, était de bénéficier du statut de « réfugié », et dont favoriser d’une protection juridique internationale.
« Il fait savoir qu’en 2018, des réseaux djihadistes ont tenté de se redéployer sur le territoire national via les frontières du Mali et du Niger, en empruntant des circuits migratoires, dans le but de bénéficier en Algérie d’une protection juridique internationale. Une forte logistique et une organisation supranationale ont été mobilisées pour faciliter leur infiltration en Algérie par des combattants subversifs, dans un habillage de migrants, à la recherche d’un statut de réfugié. Ces faux migrants, venus de toutes les zones de combat, du nord de la Syrie et du Yémen, devaient entrer en Algérie avec de fausses identités, pour se mouvoir dans l’anonymat, au sein de la communauté arabe, sous un statut de réfugié. Leur but est d’attenter à notre sécurité au moment opportun », a-t-il expliqué.
Selon lui, l’Algérie a fait l’objet d’un grand complot, visant « l’installation d’une plateforme de débarquement migratoire à Tamanrasset« . M. Kacimi a confié que cette opération s’était faite sous l’ONG Caritas du Vatican ».
« Un autre complot de grande envergure a été tissé contre notre pays, à partir de Tamanrasset, zone frontalière sensible et stratégique, pour l’installation d’une plateforme de débarquement migratoire, avec le concours actif de certaines associations nationales, infiltrées par des réseaux étrangers. Cette plateforme a été installée à Tamanrasset, sous l’organisation de l’ONG Caritas du Vatican, dont le conseil d’administration est un véritable nid d’espions qui a soutenu des actes subversifs en Amérique latine. Elle avait pour objectif d’ouvrir les frontières Sud du pays à une migration massive subsaharienne, pour faire de l’Algérie un territoire de substitution aux réfugiés, chassés par les multinationales, comme au Congo, dans la province du Kivu, où plus de 500 000 Congolais ont été chassés par les entreprises minières étrangères vers l’Angola. Le terrorisme et les groupes armés ont été mandatés pour chasser les populations installées dans des zones à fortes potentialités minières », a-t-il détaillé au même sujet.
Le Directeur de la migration au Ministère de l’Intérieur a estimé que l’Algérie « n’était pas épargnée des menaces politiques et des interventions étrangères ». Il a également expliqué que cette « politique du chaos » reposait sur « la division et visait à détruire les États, notamment au Moyen-Orient et dans le monde arabe, pour mieux les piller ».
« Nous sommes devant l’installation à grande échelle, dans le monde arabe et au Maghreb, du désordre et de l’insécurité. La doctrine du néocolonialisme est fondée sur le principe de diviser pour régner, devant faciliter l’installation de gouvernants fantoches et compradors, pour mieux les dominer et piller les États nouvellement indépendants. Le néo-sionisme, soutenu par les néolibéraux américains, fondé sur le principe de la destruction et du morcellement des États du monde arabe, pour mieux les dominer et les piller, a réussi à installer au Moyen-Orient des monarques et des présidents illégitimes, comme aux Émirats arabes unis, Qatar, Égypte et Soudan, qu’il a missionnés pour faire des guerres par procuration, contre tous les États hostiles à l’entité sioniste. Le dernier renversement au Mali, qui a fait partir le président Ibrahim Boubacar Keïta, cache des bruits de bottes d’une intervention étrangère. La guerre menée en Libye, en Irak, en Syrie et au Yémen a pour objectif de détruire les États nationalistes, du front du refus, qui s’est fermement opposé à la normalisation des relations avec l’entité sioniste. Ce processus délétère, s’installant par le désordre et l’insécurité, est accompagné par une forte mobilisation médiatique internationale, présentant la Russie et la Chine comme une menace à la paix mondiale et un impérialisme qui aspire à dominer le monde. L’Algérie n’est pas épargnée par ces interventions étrangères sournoises. Une campagne subversive a été déclenchée cet été contre notre pays par des entités étrangères consistant à actionner des acteurs locaux, émargeant pour le compte de certaines ONG sionistes, devant redynamiser, agiter et contrôler la rue », a soutenu M. Hassan Kacimi.