L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mustapha Bouchachi a décliné, l’invitation du chef de l’État de participer au débat autour de la révision constitutionnelle.
Dans une lettre datée du 5 juillet 2020, rendue public hier mercredi sur sa page Facebook, l’avocat a commencé par remercier le chef de l’État pour son invitation à participer à « l’enrichissement de l’avant-projet de la révision constitutionnelle », affirmant avoir reçu une copie de la mouture le 21 mai 2020.
Ensuite, Me Bouchachi a énuméré, dans la forme et dans le fond, les raisons l’ayant poussé à décliner cette invitation. Il a estimé d’emblée que « l’élaboration et l’amendement des constitutions a toujours été à l’initiative du régime ou des présidents … tout en prenant en compte un objectif fondamental qui est d’assurer la continuité du système ». Ce qu’a considéré l’avocat comme « anti-démocratique ».
Le militant des droits de l’homme a également critiqué, toujours dans la forme, le timing choisi pour la révision constitutionnelle, coïncidant avec la propagation de l’épidémie du coronavirus. De surcroit, Me Bouchachi a déclaré à l’adresse du chef de l’État « j’avais pensé que vous feriez recours à des consultations regroupant toutes les parties de la sphère politique et de la société civile … mais ce qui s’est passé, c’est que vous avez créé une commission qui a rédigé les aspirations et les orientations du régime ».
Dans la forme, l’avocat n’a pas caché sa surprise quant au contenu de la mouture de l’avant-projet de la révision constitutionnelle. « Elle instaure finalement à une gouvernance individuelle, qui permettra au président de s’immiscer dans les affaires des autorités législatives et judiciaires », a-t-il souligné.
« Ce projet de défini pas un régime de gouvernance précis ; ni parlementaire, ni présidentiel, ni semi-présidentiel, mais au contraire, il contredit tous les principes des constitutions établissant la démocratie », a ajouté l’avocat dans sa lettre au président.
« Avec le contenu proposé, je ne pense pas que vous parviendrez à instaurer une nouvelle Algérie, l’Algérie de la démocratie et de la liberté, pour laquelle ont sorti les Algériens le 22 février 2010 », a écrit l’avocat à l’adresse du chef de l’État.
En dernier lieu, l’avocat demande au président de savoir « quelles sont les garanties que les propositions, les suppressions ou encore les ajouts des participants au débat, soient pris en considérations, vu la méthode de participation et le manque de transparence ».
Rédaction d’Algerie360