La Cour de Ruisseau à Alger a rendu ce mardi son verdict dans l’affaire du journaliste Khaled Drareni, et ces coaccusés Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche. Sur place, des militants, des journalistes et des avocats ont observé un rassemblement de soutien. En voici quelques réactions à chaud.
Pour Me Abdelghani Badi, l’un des avocats de la défense, « le verdict d’aujourd’hui est choquant, nous avons prouvé lors du procès en appel que Khaled Drareni n’a fait aucun délit ». « Il n’a pas porté atteinte à l’unité nationale, et il n’a pas incité à l’attroupement », a-t-il précisé. Et d’ajouter « avec de telles décisions on ne peut pas garantir les libertés fondamentales des citoyens, ni la liberté de la presse ».
L’avocat a également martelé « nous sommes tous en danger, la presse, les avocats, les libertés et tous les Algériens sont en danger … ». Il a toutefois indiqué que le collectif des avocats va faire appel auprès de la Cour suprême, « mais cela va prendre énormément de temps, peut-être plus de deux ans ».
Pour Samir Benlarbi, l’un des coaccusés du journaliste Drareni, « c’est une autre journée triste dans la vie de l’Algérie et de la justice algérienne ». Selon lui, ce verdict « ne condamne pas Khaled Drareni, il condamne la justice algérienne, le pouvoir exécutif, le ministère de la Justice, les juges … ».
« Khaled Drareni n’a fait que son travail, il a assuré la couverture des manifestations avec professionnalisme ». « Il ne peut pas être accusé d’atteinte à l’unité nationale ou d’incitation à attroupement », a ajouté le militant. Benlarbi a également indiqué que « nous nous attendions que les juges séparent le politique du judiciaire, mais une fois de plus, nous avons assisté à un jugement politique ».
Me Mustapha Bouchachi a estimé pour sa part que cette condamnation est « un coup dur pour la justice algérienne avant qu’elle le soit pour Khaled Drareni », et que le verdict « n’a aucune base juridique ». « Khaled Drareni n’a commis aucun crime, il a juste exercé son métier de journaliste en assurant la couverture du mouvement populaire », a-t-il ajouté.
Pour rappel, Le journaliste Khaled Drareni (en détention depuis le 29 mars dernier), a été condamné en appel à deux ans de prison ferme, et les deux militants Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche (en liberté provisoire depuis le 2 juillet dernier) à une peine d’un (1) ans de prison dont 4 mois ferme et 8 mois de sursis.
Rédaction d’Algerie360