Le référendum sur l’avant-projet de révision de la Constitution, attendue le premier novembre prochain, a suscité plusieurs réactions de la classe politique, Zoubida Assoul, Présidente de l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP), a livré, dans un entretien, son analyse sur ce processus.
En effet, dans un entretien accordé à la Radio M (radio web), Zoubida Assoul a déclaré : « J’ai lu les deux moutures. La dernière adoptée par le Parlement est pire que la première », précisant toutefois que » le projet de révision constitutionnelle a été adopté à « une vitesse V » par le Parlement, sans débat, sauf les motions de soutiens unanimement », a-t-elle ajouté.
La présidente de l’UCP, affirmé en outre qu’il s’agit d’une Constitution pharaonique, faisant allusion aux promesses du Chef de l’état Abdelmadjid Tebboune concernant les pouvoirs du Président, « On se disait que Bouteflika c’est un système hyper-présidentiel, celui-là, il n’a rien laissé. Il s’est rajouté d’autres pouvoirs, y compris dans le pouvoir exécutif. Il n’accepte même pas de donner le pouvoir réglementaire au chef du gouvernement ou au premier ministre. Il l’a constitutionnalisé. Le pouvoir réglementaire revient au président »a-t-elle précisé.
L’avocate a insisté sur le fait que ne doit pas s’occuper de la politique, et que le peuple veut que cette dernière reste dans ses missions constitutionnelles, » Abdelmadjid Tebboune, se dit : »Je dois rester président et ministre de la Défense’. Chose qui est vraiment à mon sens une aberration. D’abord, tu ne peux pas être le chef de l’Etat, donc le garant de la Constitution et chef suprême des armées, et par la suite tu deviens ministre sous la coupe du chef du gouvernement ou du premier ministre que tu vas nommer », a expliqué l’avocate qui a rappelé que le peuple veut que l’armée reste dans ses missions constitutionnelles, c’est-à-dire, qu’elle ne doit pas s’occuper de la politique, ça veut dire quoi? Il faut qu’il y ait un ministre de la défense qui s’assoit comme tous les membres du gouvernement, qu’il puisse discuter sans budget, passer devant l’Assemblée (APN, Sénat, ndlr), et rendre des comptes sur sa stratégie de défense, les choix stratégiques, sur la manière de gérer son budget par rapport aux moyens du pays », a-t-elle ajouté.
Zooubida Assoul affirmé que le Chef de l’état le nouveau souhaite avant tout asseoir son pouvoir dans le pays, « « Il a gardé le poste de ministre de la défense. Il nous a parlé de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs. Jamais une Constitution, depuis 1963 à ce jour, il y a eu autant de confusion entre les pouvoirs que cette dernière mouture qui a été votée hélas par les deux chambres », qualifiant l’article 91 du projet de révision constitutionnelle d’ « aberration », et que selon elle « on fait de la Constitution ce que l’on veut ».
Rédaction d’Algérie360