La mouture finale du projet de la révision de la constitution a été publiée, et sera soumise à un referendum populaire le 1er novembre prochain.
Dans un article de sa rubrique « international », le journal Le Point s’est arrêté sur le texte final du projet préliminaire, particulièrement sur les changements introduits concernant « l’éventuel déploiement de l’armée algérienne à l’étranger ».
Selon la même source, « la première puissance militaire du Maghreb, l’Algérie, envisage désormais de permettre à ses forces de prendre part à des opérations de maintien de la paix ».
L’Institut International d’Études Stratégiques (IISS) de Londres estime l’effectif de l’Armée Nationale Populaire (ANP) « à 467.200 hommes : 130.000 dans les forces d’active, 187.200 paramilitaires et 150.000 réserviste ».
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) « situe l’Algérie au premier rang continental en termes de dépenses militaires, avec, en 2018, 9,6 milliards de dollars, soit 5,3 % du PIB ».
« L’Algérie pourra dans le cadre des Nations unies, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue arabe, et dans le plein respect de leurs principes et objectifs, participer à des opérations de restauration et de maintien de la paix », précise l’amendement de la nouvelle mouture de la Constitution.
En effet, selon Le Point, « la nouvelle mouture de la Loi fondamentale prévoit de donner le droit au président, chef suprême des forces armées et ministre de la Défense, d’engager des troupes, avec l’aval des deux tiers du Parlement ».
« L’envoi de troupes militaires à l’étranger risque d’exposer nos soldats et le pays tout entier au danger », a indiqué M. Reda Deghbar, Professeur à la Faculté de Droit de Blida.
« Cette initiative risque d’hypothéquer la souveraineté de l’Algérie car elle va donner l’occasion à des forces étrangères s’immiscer dans les affaires internes du pays », a rajouté M. Smaïl Maaref, expert des questions stratégiques.
Pour rappel, le Ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, a expliqué, lors de son intervention devant les membres de la commission des affaires juridiques et administratives du Conseil de la Nation (Sénat), que « l’intervention de l’armée à l’étranger œuvrait pour le maintien de la paix, et ne signifiait pas sa participation aux guerres ».
« Ce n’est pas une mission de guerre. On ne part pas pour mener une guerre, on ne part pas pour une expédition punitive. Nous partons pour préserver la paix », avait-il expliqué.
Le Ministre de la Justice a insisté sur « l’action favorable à la paix de l’armée, lors de ses intervention à l’étranger en dehors des frontières du pays », à cet effet, il a précisé que « l’armé opérait uniquement sous l’égide des organisations internationales comme les Nations Unies, la Ligue Arabe et l’Union Africaine », soulignant que « l’armée ne mènera pas de guerres à l’extérieur du pays ».